Le collectif Lettres Vives demande au Premier ministre d’annuler l’oral du bac de français

Thibaut Cojean Publié le
Le collectif Lettres Vives demande au Premier ministre d’annuler l’oral du bac de français
Un collectif de professeurs de lettres réclame l'annulation de l'oral du bac de français. // ©  JackF/Adobe Stock
Dans une lettre ouverte à Edouard Philippe, le collectif Lettres Vives dénonce "l’incompétence" de Jean-Michel Blanquer et demande au Premier ministre de prendre la décision que son ministre de l’Education nationale retarde : annuler l'oral de français.

Les dernières annonces de Jean-Michel Blanquer se font attendre, principalement celle sur l’annulation ou le maintien de l’oral du bac de français. A tel point qu’un collectif de professeurs de lettres, Lettres Vives, a décidé d’écrire une lettre ouverte au Premier ministre, Edouard Philippe, le 20 mai dernier, pour tenter de faire annoncer au plus vite l’annulation de l’épreuve.

"Notre demande d’annulation fait consensus, auprès des syndicats de tous bords mais aussi des organisations diverses", écrit le collectif, à l’origine d’une pétition ayant recueilli plus de 80.000 signatures. Pour eux, l’annulation de l’oral est "inéluctable", car "seule décision raisonnable d’un point de vue tant sanitaire que pédagogique".

Du point de vue sanitaire, se projetant sur un oral devant répondre à un protocole sanitaire strict et handicapant, entre distances à respecter et surfaces à désinfecter, les auteurs imaginent "une scène à la Ionesco".

Des élèves mis en difficulté

Du point de vue pédagogique, ils dénoncent les effets d’un maintien de l’oral : notamment "une invitation au bachotage" et la mise en difficulté des élèves, "notamment les plus fragiles parce que les moins équipés numériquement et les moins susceptibles d’être accompagnés dans un foyer étouffé par la promiscuité du confinement".

Pour ces professeurs, "la seule chose dont les élèves remercieraient [Jean-Michel Blanquer] c’est de ne pas attendre la fin du mois de mai pour annoncer l’annulation de cet oral".

Court-circuiter le ministre de l'Éducation

En conclusion d’une lettre ponctuée par des exemples de "l’incompétence" du ministre de l'Éducation - "ne pas savoir dialoguer", "refuser de prendre une décision attendue de tous", "ne pas savoir expliquer clairement son choix" ou encore ses "incohérences, sources d’angoisse" -, le collectif demande au Premier ministre de court-circuiter son ministre de l’Éducation nationale. Il lui demande "de prendre enfin la seule décision raisonnable : celle salutaire, d’annuler [lui]-même cette épreuve orale, sans plus tarder !"

Selon nos informations, les annonces concernant le maintien ou l’annulation de l’oral du bac, mais aussi la réouverture des lycées, devraient être connues le mercredi 27 ou le jeudi 28 mai.

Thibaut Cojean | Publié le