Le PRES Paris-Est veut gagner l’après-Opération campus

Fabienne Guimont Publié le
Le PRES Paris-Est veut gagner l’après-Opération campus
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Perdants de l’Opération campus, sept projets (Lille, Nancy-Metz, PRES Paris-Est, PRES breton, Nantes, Nice, Clermont-Ferrand) avaient toutefois été crédités du titre de « campus prometteurs » par la ministre de l’Enseignement supérieur au moment de l’annonce des projets sélectionnés, en juillet 2008. Pour ces très bons dossiers néanmoins recalés, le ministère de l’Enseignement supérieur avait promis d’engager une concertation avec les collectivités locales pour faire aboutir leur projet. Le PRES Paris-Est ne veut pas perdre cette dernière manche.

Passés les arbitrages budgétaires de Bercy en août 2008, les partenaires du PRES Paris-Est (Marne-la-Vallée, Paris 12, ESIEE, Ecole et laboratoire centrale des Ponts et Chaussées) ont obtenu, début septembre 2008, auprès de Valérie Pécresse l’assurance d’un financement dans l'ultime "session de rattrapage" de l'Opération campus. De quoi calmer les ressentiments de certains, ulcérés par des règles du jeu mal respectées par certaines des universités parisiennes candidates de l’Opération campus. Pour les « bons » dossiers non sélectionnés, l’étape qui s’annonce est celle du dernier round avec des fonds qu'il va falloir trouver en dehors des sommes d’EDF.

Un montage Etat-Région  

Pour le PRES Paris-Est, la Région Ile-de-France devrait également participer à ce tour de table, sans attendre la révision du plan Etat-Région qui ne pouvait se faire au mieux qu’en 2010. « Pour le Plan campus, nous avions demandé 257 millions d’euros. Entre l’Etat et la Région, j’espère que nous arriverons à rassembler le tiers de cette somme. En janvier 2009, nous engagerons les discussions avec l’Etat et la Région », compte Yves Lichtenberger, président du PRES Paris-Est. A cette date, les études de faisabilité devront être prêtes.  

La Caisse des dépôts en appui technique

Comme pour les campus lauréats, passé l'épreuve de la sélection de l'Opération campus, le projet du PRES Paris-Est doit aussi être affiné. Une convention de partenariat vient d’être signée à cette fin avec la Caisse des dépôts (CDC), qui lui apportera une aide technique. D’ici fin novembre 2008, la CDC lui aura fourni un diagnostic sur l’état de son parc immobilier, une étude sur la dispersion des bâtiments et sur le foncier disponible.

Outre les compétences des experts de la CDC, celle-ci finance 80 % des études qui doivent être réalisées par des cabinets extérieurs. A eux de présenter un schéma directeur d’aménagement à l’échelle du PRES. Des thématiques prioritaires ont été dégagées autour de la valorisation de la recherche (incubateur, fondation partenariale), du logement étudiant, de la politique énergétique (transport et construction) et du déploiement des TIC. « Le travail engagé avec la CDC pour le Plan campus se poursuit. Nous restons dans la perspective d’un partenariat public-privé (PPP) », indique Francis Godard, président de l’université de Marne-la-Vallée.      

Grandes manœuvres en vue à Nancy et Metz

Rude temps sur la Lorraine. Après le recalage à l’Opération campus du projet Nancy-Metz et la restructuration de la carte militaire qui devrait affecter durement la Moselle, les élus lorrains commencent à organiser leur réponse. Entre Nancy et Metz, il semble acquis que les financements demandés au ministère de l’Enseignement supérieur au titre de la « session de rattrapage » pour les campus prometteurs le seront autour de projets centrés sur les sites nancéiens. Le nouveau projet privilégie davantage un campus, contrairement à la dimension multisite développée dans le projet initial. « On a accepté que le projet soit recentré davantage sur Nancy car on joue la carte de l’université Lorraine », confirme Thierry Jean, adjoint au maire de Metz et vice-président de la communauté d’agglomération messine. Une réponse encore inconcevable il y a quelques années entre les deux villes rivales. En revanche, la capitale lorraine attend que Nicolas Sarkozy tienne son engagement de donner des compensations après le départ programmé de près de 6000 emplois militaires de Metz (soit 10% des effectifs nationaux concernés) : délocalisation d’emplois administratifs, tenue d’un comité interministériel d’aménagement du territoire sur la Moselle en janvier 2009. « Nous mettons l’enseignement supérieur et la recherche dans les priorités des compensations demandées dans le cadre des restructurations militaires », ajoute-t-il. Des compensations attendues en monnaie sonnante et trébuchante.  

Fabienne Guimont | Publié le