Des résultats en demi-teinte, modestes, décevants ou maigres ... Que reproche la Cour des comptes aux PRES ? Tout d'abord de ne pas en faire assez. Le transfert de compétences à ces regroupements n'est pas à la hauteur, qu'il s'agisse de la recherche (doctorat, valorisation) ou pire encore pour la formation, dont les pôles ne se sont pas emparés, tout comme la vie étudiante.
"Ne pas accepter que perdurent des situations où les PRES constitueraient des centres de coûts sans aucune valeur ajoutée"
Au banc des accusés : la loi LRU, dont la mise en place a été prioritaire, reléguant au second plan la logique coopérative des PRES, mais aussi le manque de soutien et de constance du ministère de l'enseignement supérieur, qui s'en défend d'ailleurs dans sa réponse à la Cour.
Le syndrome du mille-feuille
Autre reproche, déjà émis par la Cour à l'été 2010 : l'empilement des structures, sans articulation entres elles ni cohérence. "Il convient de ne pas accepter que perdurent des situations où les PRES constitueraient des centres de coûts sans aucune valeur ajoutée", indique le rapport.
"Alors que des économies d'échelle étaient attendues, la Cour ne peut que constater (...) la hausse des coûts de structures"
D'autant que se regrouper n'implique pas forcément des gains d'efficience, c'est même l'inverse, affirme la Cour, au regard du nombre de nouveaux postes de contractuels mobilisés dans les PRES. "Alors que des économies d'échelle étaient attendues de la mise en place des PRES, la Cour ne peut que constater le résultat inverse, et la hausse des coûts de structures".
Des contrats Etat-PRES
Résultat : la Cour avance deux préconisations majeures : un accompagnement renforcé de l'Etat, notamment au travers d'une contractualisation avec les PRES, et une clarification de l'avenir de ces pôles, vers un modèle de fusion ou confédéral, en les dotant d'un véritable noyau de compétences. "En définitive, la politique de recomposition de la carte universitaire reste encore largement à accomplir", estime la Cour.
Lire le rapport annuel de la Cour des comptes : Les PRES un second soufle nécessaire (29 pages).
La Cour comptabilise 18 pôles sous forme d'EPCS (Etablissement public de coopération scientifique), ainsi que 3 pôles sous forme de FCS (Fondation de coopération scientifique).
Lire aussi le billet de Pierre Dubois : "PRES : “stop à la gabegie !”"
Lire aussi les billets d'Henri Audier (juin 2010)
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