Le titre d'ingénieur accessible à certains élèves de l'ESC Grenoble

Géraldine Dauvergne Publié le

Pour la première fois, des élèves d’une école de management pourront obtenir le titre d’ingénieur. La Commission des titres d’ingénieur (CTI) a donné un feu « orange », fin septembre, au double diplôme d’ingénieur manager de l’ESC Grenoble et de Télécom Bretagne.

Un partenariat à caractère exceptionnel

Le lancement de ce parcours, en 2003, avait provoqué quelques remous dans la communauté des ingénieurs. « Les réticences de l’époque n’ont pas empêché les échanges d’étudiants », explique Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble. « Nous ne proposons pas deux diplômes pour le prix d’un : nos étudiants doivent effectuer une année supplémentaire à Brest. La qualité de notre partenaire, enfin, nous a aidés à répondre aux exigences de la CTI ».

À la Commission des titres, on insiste sur le caractère exceptionnel de cet accord, donné « à titre exploratoire ». Ainsi, Télécom Bretagne ne peut recruter que cinq étudiants chez son partenaire de Grenoble, au maximum. « Nous n’accréditons pas l’ESC », insiste Bernard Remaud, président de la CTI. « Les étudiants choisis ont de solides compétences scientifiques à la base, validées par Télécom Bretagne. Un étudiant issu d’une prépa commerciale n’aura pas les compétences requises ».

Manager et ingénieur en même temps

Jean-François Fiorina souligne également la spécificité de ce partenariat, plus ancien et plus abouti selon lui que les autres doubles diplômes existant entre écoles de commerce et d’ingénieurs. « Habituellement, ces doubles diplômes ne vont que dans un sens : les élèves-ingénieurs obtiennent le diplôme de la grande école de commerce. Ou alors il s’agit d’un mastère spécialisé... », explique-t-il.

Les doubles diplômés de Télécom Bretagne et de l’ESC Grenoble seront ingénieurs spécialistes des systèmes d’information et du management des technologies. Trois étudiants de l’ESC ont déjà obtenu le double diplôme à titre expérimental. Quatre sont en formation à Brest. « Mais on ne peut pas être un bon ingénieur et un bon manager à 23 ans, à l’issue d’un bac+5 », conclut, prudent, Bernard Remaud. « C’est l’expérience professionnelle qui fera la valeur de ce double diplôme ».

Géraldine Dauvergne | Publié le