Le vote électronique à l'université en débat à l'Assemblée nationale

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La proposition de loi UMP sur le vote électronique à l’université sera débattue lundi 28 septembre 2009, en fin de journée à l’Assemblée nationale, en présence de Valérie Pécresse.

Porté par le député Arnaud Robinet (UMP, Marne), le texte prévoit la possibilité de mettre en place un dispositif de vote électronique lors de l’élection des membres des conseils centraux des universités. Il s’agirait d’une alternative aux bureaux de vote classique. L'objectif affiché par la proposition de loi est de lutter contre la désaffection constatée lors de ces élections.

Une solution inefficace, selon les opposants aux projets

Selon Bertrand Monthubert , responsable de l’enseignement supérieur et de la recherche au parti socialiste, l'effet d'un tel dispositif n'est pas garanti. Preuve à l’appui pour le mathématicien, la baisse de la participation enregistrée au CNRS depuis la mise en place d’un tel dispositif (voir son billet "Non au vote électronique à l'université" ).

Le même argument a été avancé par le Snesup (syndicat de l’enseignement supérieur), qui s’oppose fermement au texte, tout comme l’Unef (syndicat étudiant), qui dénonce le risque d’une baisse de la participation. « Seulement 35 % des étudiants ont un équipement informatique individuel leur permettant de voter », estime ainsi Jean-Baptiste Prévost, à la tête du syndicat. L’Uni, syndicat étudiant de droite, voit au contraire dans ce nouveau dispositif « une piste intéressante à étudier ».

Aider les étudiants à identifier leurs représentants

Silencieuse pour l’instant, la CPU (Conférence des présidents d’université) n’a pas de position officielle sur le sujet. A la tête de l’université du Havre et président de la commission de la « vie de l'étudiant » à la CPU, Camille Galap estime que la mesure ne suffira pas, à elle seule, à résoudre le problème de la participation des étudiants.

« Il faut surtout mettre tout en œuvre pour que les étudiants connaissent et identifient leurs représentants, ainsi que leur rôle dans les conseils. Par exemple, le poids des étudiants dans l’élection du président de l’université n’est pas négligeable, avec 5 élus sur les 22 votants [pour un conseil d’administration de 30 personnes] ».

L’université du Havre envoie par exemple un courrier à chaque étudiant avec les professions de foi des différentes listes. « Nous allons essayer d’ajouter un trombinoscope », raconte Camille Galap.

Une question sensible après les blocages lors de la crise des universités

Ce débat sur la question du vote électronique tombe également au mauvais moment pour mettre en place un tel dispositif de manière sereine, selon lui. En raison des polémiques qui ont entouré cette procédure utilisée récemment, lors des mouvements de grève au sein des universités .

« Nous aurions pu commencer par développer le vote par correspondance afin de voir si cela augmente significativement le taux de participation », estime le président. « Il y a peut-être des sujets plus urgents », ajoute-t-il simplement.

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