L'EM Strasbourg ouvre son PGE en post-bac et réaffirme sa dimension universitaire

Agnès Millet Publié le
L'EM Strasbourg ouvre son PGE en post-bac et réaffirme sa dimension universitaire
L'EM Strasbourg a pour objectif d'intégrer "le top 3 des écoles PGE post-bac". // ©  EM Strasbourg
L'école de commerce alsacienne ouvre son programme Grande école au post-bac pour la rentrée 2024, afin de contrer la baisse des entrées post-prépa. Le nouveau directeur, Babak Mehmanpazir, souhaite également réancrer l'établissement dans son territoire et au sein de son université.

Pour le directeur de l'EM Strasbourg, Babak Mehmanpazir, l'ambition actuelle de l'école de commerce se résume en une formule : "Être la première business school universitaire de France triplement accréditée".

Alors que l'école, composante de l'université de Strasbourg, connaît depuis quelques années des difficultés de recrutement post-prépa, le directeur, élu en avril, a fait le bilan des atouts de l'établissement et souhaite initier un nouvel élan, en s'appuyant sur son ancrage universitaire, ses liens à l'écosystème local et sa dimension européenne.

Ouvrir le programme Grande école en post-bac

Le constat est clair : EM Strasbourg peine à recruter des candidats post-prépa. En 2023, l'école comptait 42 étudiants affectés sur 220 places ouvertes, soit 178 places vacantes.

"Nous sommes dans un contexte concurrentiel post-covid en pleine mutation. Il y a une prime au top 10. Dans ce tourment-là, ces écoles s’en sortent très bien, car nous sommes dans une industrie de marque : les plus fortes s’en sortent. Sur les projections, nous anticipons encore une baisse de remplissage", annonce le directeur.

Forte de cette réalité, l'école ne proposera que 150 places post-prépa, en 2024. Mais ce n'est pas sans un plan B : le 12 décembre, la CEFDG (Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion) a accordé le grade de master au PGE de l'école pour une voie d'accès post-bac, à la rentrée 2024. EM Strasbourg suit en cela le choix déjà effectué par EM Normandie et Excelia.

Soixante-dix places seront proposées, soit les effectifs soustraits du côté des post-prépa. En effet, selon Charlotte Massa, directrice déléguée au PGE, il n'y a pas d'objectif de croissance des effectifs PGE.

En revanche, précise le directeur, "l’excellence et la qualité des recrutements doivent rester une préoccupation pour les années à venir". En effet, il a pour ambition de voir EM Strasbourg intégrer "le top 3 des écoles PGE post-bac".

Si le recrutement se fera sur concours propre en 2024, l'école souhaite rejoindre le concours commun post-bac SESAME pour la rentrée 2025.

Rénover la pédagogie du programme Grande école

La filière post-prépa est maintenue, mais l'ouverture de l'accès post-bac est l'occasion de renouveler la maquette, selon une philosophie baptisée "EMpowerment".

"L'étudiant sera entrepreneur de sa vie et de son projet professionnel comme on peut être entrepreneur de son entreprise. C’est une démarche pour lesquels nous avons des outils. Nous allons lui construire un fil rouge, depuis le concours de recrutement jusqu'à l’accompagnement tout au long de la vie", illustre Charlotte Massa.

Ainsi, les deux premières années post-bac seront consacrées à l'exploration "pour que l'étudiant teste plein de choses, avec le minimum légal en management." Il pourra, par exemple, explorer des disciplines proposées à l'université de Strasbourg et y valider des crédits ECTS.

Des projets à impact seront proposés et un portefeuille de compétences sera lancé. Les langues vivantes seront également renforcées.

Des frais de scolarité modulés pour les boursiers

L'école, moins dépendante que ses consœurs des frais de scolarité puisque l'université assure une partie de son budget, met en place, pour la rentrée 2024, des frais modulés pour les étudiants boursiers. Selon les échelons, ceux-ci s'acquitteront d'une part allant de 30 à 80% des frais de scolarité, soit une somme allant de 3.500 à 8.400 euros. Les non-boursiers devront régler 10.500 euros.

Par ailleurs, les aides financières proposées par l'école seront renforcées.

L’université, c'est notre ADN et sur notre territoire, nous avons une légitimité (B.Mehmanpazir)

Ces nouveautés sont portées dans une stratégie 2023-2028, baptisée "From good to great". "Nous sommes une bonne école, nous voulons devenir excellents", résume indique Babak Mehmanpazir.

Pour cela, il insiste donc sur le fait que l'école doit assumer "pleinement sa dimension universitaire", qui lui assure également une sécurité budgétaire et un rayonnement, du fait de son excellence. De quoi, espère le directeur, améliorer également la visibilité internationale de la recherche de l'EM Strasbourg.

"Nous voulons doter notre université et notre territoire - qui sont nos atouts - d’une excellente école de management attractive, réputée et compétitive. L’université, c'est notre ADN et sur notre territoire, nous avons une légitimité", explique le directeur de l'école.

S'appuyer sur le territoire et la dimension européenne

Le territoire est également perçu comme essentiel pour l'école, qui souhaite profiter de sa localisation en développant des partenariats forts avec les entreprises et les collectivités territoriales.

"Nous sommes dans une des régions les plus riches d’Europe, avec de très belles universités et entreprises", observe le directeur qui rappelle que son mandat est "placé sous le signe du transfrontalier et de l’Europe".

Un axe qui se traduit, entre autres, par la mise en place de deux masters internationaux, à la rentrée 2024 : un triple diplôme "European digital and sustainable business", en lien avec deux établissements, un suisse et un allemand, ainsi qu'un double-diplôme italien "European master in tourism, wine and agri food management".

De plus, le bachelor Affaires internationales ouvre un site, à Mulhouse (68), pour 30 étudiants, à la rentrée 2024. Cette ouverture se fait en partenariat avec le CFA de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et en collaboration avec l'UHA (Université de Haute Alsace). Là aussi, la maquette sera renouvelée, avec la possibilité de suivre la troisième année en alternance.

De quoi également "redynamiser les viviers", selon les mots du directeur de l'EM Strasbourg.

Agnès Millet | Publié le