La première classe préparatoire économique commerciale accessible aux bacs professionnels du tertiaire ouvrira à la rentrée prochaine en Alsace. Jusque-là, ces diplômés étaient totalement absents des CPGE.
A l’origine de cette initiative, trois établissements strasbourgeois : l’EM Strasbourg , le lycée technique et commercial René-Cassin qui propose depuis plusieurs année une prépa ECT (économique, commerciale, voie technologique) et le lycée professionnel Charles-Frey.
Pourquoi une t-elle initiative alors que les bacs professionnels ne visent pas la poursuite d’études ? « Nous sommes à la conjonction d’une volonté ministérielle de diversifier les parcours possibles dans le supérieur, d’un travail de tutorat déjà engagé avec le lycée Cassin et d’une volonté de notre école d’élargir le vivier des préparationnaires » argumente Michel Kalika, directeur de l’EM Strasbourg.
Quant aux chances de réussite de ces candidats, la question ne semble pas inquiéter les protagonistes. « Nous avons monté une préparation avec le même programme que pour les bacheliers STG mais sur trois ans au lieu de deux, détaille Catherine Martz, proviseure adjointe au lycée Cassin. Et les cours sont assurés par des enseignants qui ont l’habitude de ce type de classe. » Soit 25 heures de cours et huit heures de travaux dirigés par semaine, auquel s’ajoute un tutorat par des chefs d’entreprises. Au menu : mathématiques, culture générale, économie, droit, gestion et méthodologie. Dès la rentrée 2009, cette classe accueillera 26 préparationnaires recrutés dans toute la France, via le site admission-post bac.
A l’issue des trois années, ces candidats auront à passer le concours destiné aux prépas ECT qui comprend essentiellement des épreuves spécifiques et deux épreuves communes à tous les candidats, en culture générale et langues vivantes.
Un parcours expérimental sur la durée mais « sécurisé » et « ambitieux » défend Babak Mehmanpazir, directeur délégué au programme grande école de la business school. La singularité de l’EM Strasbourg, établissement universitaire, lui permet de travailler à des passerelles vers des formations de gestion ou de management à l’université grâce à la validation d’ECTS après chaque année de prépa. De quoi redonner des lettres de noblesse à la filière pro ?
Bac pro et classes préparatoires : les chiffres
Quelle poursuite d’études après le bac pro ?
En 2007, 20 % des bacs professionnels (soit près de 23 000 étudiants) poursuivaient des études supérieures, 15 % en BTS, 5 % à l’université. Des orientations qui cachent des réussites aux diplômes très contrastées.
Quelle réussite pour la prépa ECT ?
Créée en 1976, la prépa ECT accueillait en 2007, 760 bacheliers technologiques (sur 5 500) STG et STI. 29 prépas spécifiques sont réservées à ces diplômés. En fin de parcours, environ 90 % des jeunes qui passent par ces prépas intègrent une école.
