Reconnus par l’Unesco au titre du patrimoine immatériel depuis 2010, les Compagnons du devoir forment 9.000 jeunes au sein de 50 maisons en France, dans 26 métiers. Mais, aujourd’hui, cette association fait sa mue et aimerait à l’avenir devenir une grande école des métiers. «Nous accueillons de plus en plus d’étudiants qui après le bac veulent se former à nos métiers. De plus, beaucoup de compagnons deviennent chefs d’entreprise et ont besoin de connaissances managériales», justifie Florent Pottier, responsable de mission pour l’innovation aux Compagnons du devoir.
Aujourd’hui, l’association forme des jeunes aux CAP, bacs professionnels et BTS. Et l’établissement devrait bientôt délivrer des licences professionnelles. Mais, surtout, il y a le statut de compagnon, qui récompense le fait d’avoir multiplié, durant trois à cinq ans, des expériences professionnelles chez différents compagnons, en France et dans le monde. «Nous aimerions que ce statut soit mieux reconnu et même diplômant», soutient Florent Pottier.
Pour se hisser au niveau des grandes, l'école mène des projets pédagogiques en partenariat avec les grandes écoles, notamment de design. Ainsi, des compagnons du devoir se sont associés à des étudiants de l’ENSCI (École nationale supérieure de création industrielle) et à ceux de l’IFM (Institut français de la mode) dans la réalisation de projets communs. Soutenus par la fondation JM Weston , les travaux lauréats – des bagages – ont été exposés successivement à la Maison de Paris des Compagnons du devoir , puis à l’ENSCI. «Cela permet d’avoir des projets plus aboutis, a expliqué Florent Pottier, et c’est une richesse pour les étudiants de pouvoir travailler ensemble.»
