Les déconvenues des BTS

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Le 22 mai dernier, l’Observatoire national de la vie étudiante récompensait les meilleurs travaux de recherche en lien avec la vie étudiante et soutenus par des élèves . Arrivée première ex æquo, Sophie Orange, étudiante en master 1 de sociologie, s’est intéressée au « choix du BTS ». Un thème rarement abordé, qu’elle a souhaité développer au travers d’une enquête statistique, menée auprès d’élèves nantais en première année de STS tertiaire. « Tout est parti d’une colère. Celle de voir mes amis, jeunes titulaires du BTS, rencontrer d’importantes difficultés d’insertion. Ce diplôme, censé mener directement à un métier, se révélait être un trompe-l’oeil », explique-t-elle. Elle recueille 420 questionnaires remplis, dont elle épluche les données.

Ses conclusions sont sans appel : bien que les STS représentent 10 % des effectifs de l’enseignement supérieur, elles restent profondément marginalisées. Ceci pour deux raisons. Alors que 51,6 % des jeunes interrogés déclarent vouloir continuer leurs études post- BTS, leur présence au sein d’établissements du secondaire les coupe de l’université. « D’un côté, cela donne une nouvelle perspective à des lycéens qui n’auraient pas envisagé d’études supérieures. De l’autre, cela rend difficile les poursuites d’études. » Par ailleurs, le statu quo place le BTS entre le « ni assez professionnel » « ni assez scolaire », soit entre le bac pro et le DUT. « Ces BTS subissent un terrible entre-deux : ils coûtent plus cher qu’un bac pro, mais ne sont pas encore suffisamment professionnels. » Une situation qui contraint régulièrement au déclassement, au point que 67,3 % des interrogés disent qu’ils accepteraient un premier emploi à temps partiel et 76 % un statut d’intérimaire. 

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