Les écoles de commerce postbac attirent moins de candidats

Marie-Anne Nourry Publié le
Coup dur pour les écoles de commerce postbac, qui enregistrent le nombre de candidats le plus bas depuis 2007. Les chiffres 2012 des deux plus grands concours postbac reflètent l’impact de la crise sur le choix des familles et des étudiants : 3,5 % de candidats en moins pour Accès, 4% en moins pour Sésame.

De l’avis général des directeurs d’écoles de commerce postbac, la conjoncture économique expliquerait en grande partie le tassement des candidatures dans leurs établissements. Avec des droits d’inscription aux concours pouvant atteindre 365 euros pour une seule banque d’épreuve, puis des frais de scolarité pour une année d’études s’élevant jusqu’à 9.500 euros, les familles réfléchiraient à deux fois avant de s'engager dans cette voie. D’autant plus dans un contexte de concurrence accrue sur le marché des formations postbac et de développement des admissions parallèles.

Des situations hétérogènes au sein des banques d’épreuves

Les écoles du concours Sésame (BBA Essec, ESCE, CESEM Reims, Cesemed Marseille, EM Normandie, EBP Bordeaux, et IFI Rouen) avaient assisté à un regain de candidats en 2011, après quelques années de baisse. Mais l’enthousiasme a été de courte durée pour la plupart d’entre elles, car le nombre de candidats, qui avait atteint 6.540 en 2011, est descendu à 6.274 en 2012. Le score le plus faible depuis 2007.

Quelques écoles sont en chute libre. C’est le cas du Cesemed, appartenant au groupe Euromed Marseille, qui affiche une baisse de 20% des candidats (- 400) par rapport à l’année dernière, et du CESEM (Reims Management School) qui en perd 10% (- 300). Même l’ESCE, l’école la plus demandée, recule de 5%. Dans cette banque d'épreuves, seules trois écoles progressent : le BBA Essec, porté par le rayonnement de sa grande sœur, l'EM Normandie, une des rares écoles qui continue de voir augmenter le nombre de ses candidats au niveau bac, notamment grâce à son grade master, et l’IFI (Rouen Business School).

L’impact de la crise se vérifie aussi du côté du concours Accès (ESSCA, IESEG, ESEDES, écoles délivrant un master en cinq ans), qui atteint son chiffre le plus bas (6.400 candidats) depuis 2008 (6.870 candidats). L’ESDES, basée à Lyon, est l’école qui attire le moins de candidats et enregistre le plus fort tassement (- 7 % en 2012). Une situation qui pourrait s’expliquer, selon sa direction des admissions, par le fait que qu’elle est la seule à ne pas posséder de campus sur Paris. « La moitié des candidats viennent d’Ile-de-France, avec la crise, ils ont tendance à vouloir rester au domicile parental plutôt que de s’expatrier à Lyon. »  Mais cet argument a des limites. Après des années de très forte progression suite à l’ouverture de son site parisien, l’IESEG affiche aussi un recul du nombre de candidats (- 3,8 %).

Le format bac + 4 s'en sort bien

Si la question du déclin des formations à bac+4 a pu se poser avec le LMD, les chiffres 2012 ne semblent pas confirmer la tendance des étudiants à favoriser les écoles en cinq ans, observée ces dernières années. Dans la banque d’épreuves Sésame, deux des trois écoles affichant un score positif délivrent un diplôme à bac + 4. Peut-être une réaction des familles, face à la crise, qui préfèrent s’engager sur quatre années d’études plutôt que cinq.

Marie-Anne Nourry | Publié le