À quoi bon former de plus en plus de journalistes ? La question alimente depuis quelques mois les débats de la Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes (CPNEJ). « Les douze formations reconnues connaissent toutes les mêmes soucis de placement de leurs élèves et de financement », explique le président de la Commission Jean-Marie Chappé. La faute à un paradoxe bien français qui fait que les éditeurs de presse, tout en reconnaissant l’existence de ces écoles, persistent à embaucher des journalistes qui n’en sont pas issus. Ils sont aussi nombreux à verser la taxe d’apprentissage à d’autres formations. Deux sujets sensibles sur lesquels la CPNEJ a peu de marge de manoeuvre. En revanche, c’est en toute légitimité qu’elle met la dernière main à un référentiel général de la formation initiale des journalistes. Une première ! « Jusqu’à présent, chaque école avait son propre cadre. Désormais, les bases seront communes sans empêcher une marge d’originalité », souligne Jean-Marie Chappé. Ce document sera présenté officiellement avant l’été. Il pourrait même prendre la forme d’un accord professionnel, histoire d’impliquer les patrons. La CPNEJ a également entrepris de « revisiter » les dix critères de reconnaissance des écoles de journalisme. Définis pour la première fois en octobre 2001, « ces critères ont aujourd’hui besoin d’être précisés au regard de la jurisprudence », avance Jean-Marie Chappé. Une manière prudente de dire qu’ils seront sans doute durcis en vue de limiter la reconnaissance de nouvelles écoles.
Les écoles de journalisme à bout de souffle
La personnalité du jour
Marylise BURON
Directrice de l'Esir
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