Les IUT lancent un plan de communication offensif

Marianne Chablé Publié le

C’est une première ! Contrairement aux quatre précédentes enquêtes d'insertion des DUT restées confidentielles, l’Association des directeurs d’IUT (ADIUT) a choisi de largement communiquer pour la cinquième édition (*). Une occasion saisie pour démontrer la spécificité des IUT au moment où ils dénoncent une baisse de leurs moyens budgétaires et où ils craignent d'être noyés dans le budget global des universités autonomes. Une concertation nationale de l'ADIUT sur l'avenir des IUT est également lancée avec des réunions organisées aux quatre coins de la France tout au long du mois d'octobre 2008.

« Les députés ont pointé du doigt le système IUT en disant qu’il coûtait trop cher, regrette Gilles Broussaud, vice-président de l’ADIUT. Aussi est-il important d’apporter cet éclairage. » Et il ne cache pas son intention « de vouloir ainsi peser dans le débat actuel de redéfinition des cursus professionnalisés courts et de la carte scolaire ».

Que dit l'enquête sur les diplômés de DUT ?

Cette étude confirme la mutation des diplômes universitaires de technologie (DUT). Trois diplômés sur quatre poursuivent leurs études. De diplôme à visée professionnelle immédiate, ils se sont mués en véritables classes préparatoires : 46 % ont « rempilé » pour trois années supplémentaires, 9 % pour deux de plus et 21 % pour une année.

Parmi les spécialités où les étudiants sont les plus « amateurs » d’études longues, on note carrières juridiques, gestion des entreprises et des administrations ; statistiques ; génie mécanique et productique, génie électrique et informatique industrielle. L’université remporte les suffrages de ces bac+2 via la licence professionnelle notamment. Cet allongement des études vaut pour les bacheliers généraux (80 %) comme technologiques (près de 70 %).

Les DUT comme outil de promotion sociale 

C’est ce qui ressort aussi de l’enquête. Si 25 % des diplômés ont un père issu de la catégorie cadre, ingénieur ou profession libérale, le père des autres diplômés relève des catégories ouvrier (12 %), employé (17 %), artisan/commerçant (17 %) ou encore agriculteur (5 %). Du côté maternel, 38 % appartiennent à la CSP employé. L’IUT se révèle également être une seconde chance ! 18 % des diplômés de 2005 avaient déjà connu une première expérience dans le supérieur, souvent des recalés de l’université. (1) Plus de 21 000 parcours de diplômés en juin 2005 ont été analysés à cette occasion.

Marianne Chablé | Publié le