Londres : la première université privée ouvrira en 2012

Elisabeth Blanchet, notre correspondante à Londres Publié le
La première université privée londonienne va ouvrir ses portes en 2012. Située au cœur de la capitale britannique, son ambition est de rivaliser avec les prestigieuses Oxford et Cambridge. Quant aux frais de scolarité, ils s'élèveront à 20.000 € par an.

Cela fait des années que le philosophe britannique Anthony Grayling y pense. Après avoir réussi à trouver les fonds nécessaires – des investisseurs privés et les futurs professeurs eux-mêmes –, c'est à la rentrée 2012 que le « New College of the Humanities » ouvrira ses portes à Bedford Square, en plein cœur de Londres. Il offrira, pour commencer, un premier cycle universitaire en anglais, histoire, philosophie et droit. Les diplômes seront validés par l'University of London. Dès le mois prochain, les futurs étudiants pourront s'enquérir des démarches pour s'inscrire. Mais attention, la sélection sera rude ! L'établissement ne pourra accueillir que 375 étudiants, exigera que ces derniers n'aient que des A* au A-Level (équivalent d'une mention très bien au baccalauréat) ainsi qu'un background financier conséquent !

Un établissement élitiste à l'américaine

Anthony Grayling, qui quittera sa chaire de professeur à l'université publique de Birbeck pour prendre les rênes du New College, veut en effet en faire un établissement d'élite, tel que le William & Mary en Virginie ou Amherst en Pennsylvanie. Pour arriver à ses fins, il a recruté des professeurs d'universités de renommée internationale comme l'historien Sir David Cannadine, le biologiste Richard Dawkins ou encore le psychologue Steven Pinker. Des universitaires qui ont aussi investi financièrement dans le projet. Ils enseigneront en continu sur des périodes de plusieurs semaines et favoriseront les sessions en one to one avec les étudiants. Une pratique qui, selon Anthony Grayling, est malheureusement en train de se perdre à Oxford et Cambridge.

Des frais de scolarité justifiés ?

La qualité de l'enseignement justifie-t-elle un tel investissement de la part des futurs étudiants ? C'est la question que se posent les Britanniques. Anthony Grayling et ses comparses assurent que l'aspect « premium » de l'enseignement justifie de tels frais de scolarité et que les enseignants seront payés 25 % plus cher que leurs collègues du public. Enfin, pour ne pas compter parmi ses rangs que des étudiants issus de milieux privilégiés, le New College attribuera des bourses à des étudiants brillants venant du public. Des bourses, soutient le professeur Grayling, qui pourront couvrir jusqu'à la totalité de leurs frais de scolarité.

Cette université sera la seconde université privée en Grande-Bretagne après celle de Buckingham, ouverte en 1983. Jusqu'à présent, l'enseignement supérieur anglais était traditionnellement public. Une coutume qui pourrait changer dans les prochaines années. Boris Johnson, le maire conservateur de Londres, tout comme le gouvernement actuel de coalition ne font qu'encenser l'arrivée de ce premier bébé et encouragent la naissance de nombreux autres. Leur idée ? Développer la concurrence avec les universités d'État qui strong>tripleront leurs frais de scolarité annuels (9.000-10.000 €) à partir de 2012. L'enseignement supérieur britannique suit ainsi de plus en plus les traces de son cousin américain…

Elisabeth Blanchet, notre correspondante à Londres | Publié le