Les dernières annonces du gouvernement, le 13 mai 2009, sur la réforme de la formation et du recrutement des maîtres, se sont répandues sur les blogs, notamment ceux des IUFM en lutte, comme une trainée de poudre. Les syndicats ont, eux aussi, immédiatement réagi… avec optimisme, approuvant la décision du ministre de l'Education nationale d’accorder d’office le M1 aux lauréats des concours de l’enseignement 2010. C’est une commission d’équivalence qui s’en chargera pour tous les détenteurs d’une licence. Munis de ce M1 (dont la mention n’est pas précisée), ils auront, à la rentrée de septembre 2010, le statut de fonctionnaires-stagiaires. Ils suivront alors une année de formation en alternance (2/3 du temps en classe et 1/3 en formation). Et seront dispensés de valider le M2 pour devenir enseignant.
Pour les étudiants de l’IUFM de Livry-Gargan, c’est « un succès » que « la manif du 14 mai sera l'occasion de fêter » déclaraient-ils sur leur blog le jour même. Mais pas trop longtemps… « On est en train d'obtenir le report, nous obtiendrons le retrait ! », poursuivaient les étudiants qui, aux côtés des syndicats enseignants, portent désormais le front de leurs revendications sur la formation après le concours.
Pas de demi-mesure
La FSU demande le maintien, « pour tous les lauréats du concours 2010 d’une formation en alternance avec le même rapport qu’actuellement entre temps de formation et temps d’enseignement », c’est-à-dire reposant sur une alternance 1/3 du temps en classe et 2/3 en formation (et non le rapport inverse comme le propose le gouvernement). Les étudiants insistent eux, sur les contenus. « Le volume horaire proposé est-il réaliste et adapté ? Qui sera chargé de la formation ? Des professeurs universitaires ou issus du secondaire ? Des professeurs des écoles maîtres formateurs ? Des professeurs des écoles « tuteurs » ? Le tutorat ou les cours universitaires proposés permettront-ils un va-et-vient constructif entre les apports pédagogiques et didactiques, les temps d’enseignement face aux élèves et leur analyse, comme c’est le cas actuellement à l’IUFM », s’interrogent, sur leur blog, les étudiants de l’IUFM de Paris.
Privé de manif pour cause de révisions
Encouragés par les dernières décisions de Xavier Darcos, les syndicats ne veulent pas lâcher la pression, avec les étudiants en IUFM mobilisés depuis plusieurs mois. Sauf que pour ces derniers, l'année est pratiquement finie. « Nous sommes beaucoup moins nombreux qu’en février et mars, car les élèves de première année passent les concours et ceux de seconde année, sont en stage, et puis le mouvement s’essouffle avec le temps », déplore Claire Benveniste, étudiante en première année à l’IUFM de Paris (site de Batignolles), qui dort sur place depuis plusieurs nuits.
Seules les rétentions des notes d’admissibilité aux concours, pratiquées dans quelques IUFM, dispensent encore les étudiants de réviser les oraux, mais dans l’académie de Paris, par exemple, les résultats ont été publiés le 13 mai, empêchant, par exemple, Claire Benveniste de se joindre, dans la manif, à ses camarades de l’IUFM de Livry-Gargan, pour cause… de révisions.
Quid de la mastérisation pour l’année universitaire 2009-2010 ?
Les actuels lauréats des concours 2009 intègreront à la rentrée 2009, un IUFM. Ils seront fonctionnaires-stagiaires et suivront une année de formation en alternance (1/3 du temps en classe et 2/3 en IUFM) qui ne débouchera pas sur l’obtention d’un diplôme. Ils seront titularisés, à l’issue de cette année, pour la rentrée 2010. Certains pourront avoir une licence, d’autre un master ou un M1.
Les élèves ayant obtenu leur licence en juin ou septembre 2009 (qu’ils soient inscrits ou non dans un master de leur choix), pourront, eux, suivre une préparation au concours de l’enseignement, pendant toute l’année, au sein des IUFM et UFR, comme par le passé. Et c’est à l’issue des concours de la session 2010 qu’ils obtiendront l’équivalence du M1, s’ils sont reçus.
