Michel Lussault (président du PRES Université de Lyon) : "Le PRES de Lyon pourrait devenir une université confédérale à l’horizon 2015"

Fabienne Guimont Publié le
Michel Lussault (président du PRES Université de Lyon) : "Le PRES de Lyon pourrait devenir une université confédérale à l’horizon 2015"
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Seconde étape de notre tour de France des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) avec une escale par le PRES Université de Lyon (UdL). Celui-ci rassemblant près d’une vingtaine d’universités et d’écoles de l’agglomération lyonnaise et de Saint-Étienne, l’ambition de son président Michel Lussault est à terme de constituer une université confédérale. Il nous dit comment.

À quoi sert le PRES Université de Lyon ?

Le PRES est un véhicule provisoire au travail collectif de ses 19 établissements membres. Je ne défends pas une structure, mais une politique de formation et de recherche de site. On présente en ce moment un modèle d’université confédérale aux établissements qui pourrait fonctionner à l’échéance de 2015. Mon travail, c’est 20 % de communication et 80 % de réflexion sur les modèles d’évolution du PRES. Si nous voulons obtenir quelque chose dans les investissements d’excellence, il faut évoluer, d’autant qu’Aix-Marseille évolue de son côté. En revanche, je refuse une fusion mécanique pure et simple. Notre modèle, inspiré des réflexions du rapport Aghion , de l’Université du Wisconsin, sur le système à l’allemande, nous oriente vers un university system réuni sous une bannière commune mais avec des départements ayant une large autonomie. Aujourd’hui, l’UdL, qui a la maîtrise d’ouvrage du grand emprunt et de l’Opération campus, est devenue un outil : elle a la capacité de faire discuter entre eux ses membres sur des projets stratégiques d’envergure, alors qu’en 2006 on ne savait pas à quoi servait les PRES.

Quels sont les leviers à votre disposition pour faire évoluer la structure ?

Les appels à projets Campus, Idex, les contrats quinquennaux avec la DGESIP [Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle du ministère de l’Enseignement supérieur] – dont un contrat de site – sont des outils d’évolution de la structure. En décembre-janvier 2011, nous allons créer une fondation d’utilité publique qui pourra abriter d’autres fondations. Nous allons aussi créer une société de réalisation immobilière avec la Caisse des dépôts et une société de transfert de technologie.

Avez-vous reçu les premiers financements pour lancer les chantiers immobiliers ?

Pour l’instant, quelques centaines de milliers d’euros ont été distribués par le PRES pour les phases d’études des projets de l’Opération campus sur les 7 millions d’euros déjà reçus. Nous attendons aussi 23 millions d’euros. On ne pensait pas avoir ces crédits consommables tout de suite, mais seulement à la signature des PPP [partenariats public-privé]. Par conséquent, grâce à ces crédits reçus par anticipation, certaines opérations vont pouvoir commencer tout de suite comme la Maison des langues et cultures (8 millions d’euros) ou la réhabilitation d’équipements sportifs (2,7 millions d’euros). Dans la prolongation logique du Plan campus, le PRES vient de signer le premier schéma de développement universitaire avec la métropole du Grand Lyon pour décider en commun de la stratégie (transport, projets urbanistiques) dans les dix prochaines années et qui impactera les sites qui ne sont pas concernés par l’Opération campus.

Le service de valorisation doit se transformer en société

L’Université de Lyon mise sur le recrutement de hauts potentiels dans le domaine de la valorisation de la recherche. Un ancien directeur général du CNRS et un ancien directeur de l’Institut Pasteur ont notamment rejoint Lyon Science Transfert … Un investissement qui doit faire évoluer ce service de valorisation du PRES vers une société.

À ses activités de techno-push (appel à projets auprès des labos dotés de 30.000 à 80.000 €, dépôts de brevet, stratégie de licence ou d’exploitation), Lyon Science Transfert (LST) voudrait s’adjoindre celles de l’incubateur CREALYS . Le service de valorisation de l’Université de Lyon projette ainsi de se transformer en société.

LST a déjà commencé à renforcer ses compétences en embauchant des pointures dans le domaine des biotechnologies avec Christian Mally, un ancien directeur de l’Institut Pasteur passé par l’entreprise, ou Bruno Andral, ex-délégué général du CNRS. En embauchant Claire Brossaud, le PRES a aussi lancé un appel à projets en sciences humaines et sociales . Au total, LST emploie plus d’une quinzaine de personnes et gère un budget de 3,1 millions d’euros par an. Une dizaine de contrats de licence sont en cours et une centaine de brevets ont été déposés.

« Nous n’avons pas encore de retours sur investissements et nous souhaitons renforcer nos activités de techno-push et d’incubation. Nous allons nous appuyer sur les procédures de l’EM Lyon pour les premières années d’incubation. Si, au départ, Lyon 1 et l’ENS ont été les premiers établissements à faire confiance à LST, aujourd’hui, tous les membres du PRES y participent. Ils gardent la gestion des contrats et le PRES assure la maîtrise d’ouvrage des opérations transversales », indique Michel Lussault, président de l’UdL.

Fiche d’identité de l’Université de Lyon

• 120.000 étudiants • 5.000 doctorants • 11.500 enseignants-chercheurs et chercheurs • 230 laboratoires publics.

Les 19 membres du PRES
• Les fondateurs : universités Claude-Bernard-Lyon 1 , Louis-Lumière-Lyon 2 , Jean-Moulin-Lyon 3 , Jean-Monnet-Saint-Étienne , ENS de Lyon , École centrale de Lyon , INSA de Lyon , École nationale des mines de Saint-Étienne .

• Les associés : Sciences po Lyon , VetAgro Sup , École nationale des travaux publics de l'État (ENTPE) , École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB) , École de management de Lyon , École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne , École nationale supérieure d'architecture de Lyon , École nationale des arts et techniques du théâtre , Institut polytechnique de Lyon (IPL), université catholique de Lyon , Institut national de recherche pédagogique (INRP).

Date de création du PRES : décret publié au span style="FONT-STYLE: italic">JO le 22 mars 2007.

Statut : établissement public de coopération scientifique (EPCS).

Président :
Michel Lussault .

Dotation dans le cadre du Plan campus (Lyon Cité campus ) : 575 millions d’euros.

Site Internet : http://www.universite-lyon.fr

Fabienne Guimont | Publié le