Mobilité étudiante : la reconnaissance des séjours Erasmus en progression

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Mobilité étudiante : la reconnaissance des séjours Erasmus en progression
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Selon la seconde enquête du réseau européen étudiant ESN (Erasmus student network) , la reconnaissance des séjours Erasmus dans les cursus progresse en Europe.  Elle est passée de 66% à 73% entre 2009 et 2011. Mais, des efforts restent à faire en matière d’information des étudiants en mobilité et de meilleure connaissance entre les établissements partenaires.

La reconnaissance des séjours de mobilité dans les parcours d’études des étudiants européens  progresse. Telles sont les conclusions de la seconde enquête PRIME (Problems of Recognition in Making Erasmus) menée par le réseau Erasmus Student Network (ESN) avec le soutien de la commission européenne et présentée le jeudi 22 septembre 2011 à Paris.

Selon la première édition de l’enquête PRIME réalisée en 2009, 66% des étudiants sondés déclarait avoir obtenu une reconnaissance complète de leur séjour d’étude à l’étranger. Cette proportion est montée à 73% dans l’édition 2010, soit une progression de sept points. L’enquête, réalisée par le biais d’un questionnaire en ligne, a rassemblé les réponses de 9 000 étudiants issus de 35 pays. 500 universités ont également répondu au questionnaire.

Des différences suivant le pays ou la discipline

La reconnaissance varie suivant plusieurs facteurs comme le pays de l’université d’origine, le domaines d’études, la qualité de l’information fournie ou l’existence ou non d’un contrat d’études signé avant le départ. Par exemple, si 85% des étudiants en médecine ont bénéficié d’une reconnaissance complète, ils ne sont plus que 67% en sociologie et 66% en physique. Au-delà des progrès réalisés, il reste encore à améliorer l’information des étudiants. Un quart des sondés déclarent en effet n’avoir jamais reçu d’informations sur leurs droits en matière de reconnaissance.
Parmi les facteurs expliquant l’absence de reconnaissance, le fait que le contenu des cours ne soit pas accepté arrive en tête des explications (11,9% des réponses). Viennent ensuite des problèmes de calcul de crédits ( 9,6%), le refus du professeur de donner son accord ( 7,4%) ou le fait que les cours n’étaient pas inclus dans le contrat d’études final (7,4%).
Parmi les motifs de satisfaction¸ 93% des étudiants déclarent utiliser les crédits ECTS dans leur contrat d’études et 100% d’entre eux ont reçu leur bourse de mobilité. En revanche, 75% déclarent avoir modifié leur contrat d’études après l’avoir signé.

Une situation contrastée en France

Par rapport à la moyenne européenne, la France affiche une situation contrastée. La pleine reconnaissance  des crédits ECTS concerne 81% des étudiants français partis à l’étranger, soit  huit points de plus que la moyenne. Seulement 10% des français  (contre près de 22% des européens) ont dû repasser des examens afin de faire reconnaître leurs période d’études.


En revanche, la situation est beaucoup moins favorable pour les étrangers accueillis en France. Plus d’un tiers (34%) des 913 étudiants internationaux ayant répondu à l’enquête, n’ont pas obtenu la totale reconnaissance de leurs crédits à l’issue de leur séjour en France.  Cette distorsion entre les partants et les entrants suscitent des interrogations. « Les problèmes administratifs sont probablement à l’origine de ce mauvais score » avance Denis  Dreano, vice-président d’ESN France.  «Les établissements français fournissent rarement la liste des cours  assez en avance pour que le contrat d’études puissent être signé avant le départ.» Selon les résultats de PRIME, le manque d’information  sur  le contrat d‘études, les crédits ECTS ou le transfert de notes constituent un point faible des établissements français. Entre la moitié et les trois-quarts des étudiants internationaux déclarent ne pas avoir reçu d’informations de leur établissements d’accueil sur leurs droits en matière de reconnaissance.

Méconnaissance de la réalité des programmes

De son côté, une représentante de l’université de Reims a souligné le manque d’implication des enseignants-chercheurs «qui ont tendance à se reposer sur les services administratifs.» «Nous avons fait acter par notre conseil d’administration une charte qualité des programmes d’échanges internationaux mais sa mise en application reste difficile» a témoigné l’universitaire.


Parmi les propositions d’amélioration d’ESN figurent la signature d’accords d’échanges bilatéraux qui engagent les deux parties, l’idée d’un système plus transparent de transfert des notes ou encore une meilleure sensibilisation/formation des enseignants aux questions de mobilité.

 «Il est malheureusement trop facile de signer un accord Erasmus » a estimé un vice-président d’université en charge des relations internationales lors de la présentation de l’enquête. «L’amélioration du programme passe par l’envoi systématique des enseignants dans le pays d’accueil pour prendre en compte les spécificités du pays et  regarder précisément le contenu des cours. Il y a souvent une confusion entre l’idée que l’on se fait du programme proposé par le partenaire et sa réalité. Il faut un minimum de période de  pacs entre les départements pour connaître la situation sur place, avant d’envoyer des étudiants.»

Erasmus : toujours plus de départs en France

Le programme de mobilité Erasmus continue sa progression en  France, avec une augmentation de 6,9% des échanges en 2009-2010. Cette augmentation est largement dûe à la mobilité de stage ( +22,7%) et dans une moindre mesure, à la mobilité d’études ( +3,7%).  Le trio des pays d’accueil ne change pas : Espagne, Royaume-Uni, Allemagne. En quatrième place, la Suède devance l’Italie pour la première année. La durée moyenne d’un séjour d’études est de sept mois, et celle d’un stage de trois mois. Les filles sont majoritaires dans  les deux types de mobilité à 56%.
La mobilité enseignante est quant à elle en progression de 3,4%.  Les trois premiers pays d’accueil sont l’Italie, l’Espagne et la Roumanie.

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