Nicolas Sarkozy apporte son soutien à Valérie Pécresse

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Lors de son intervention télévisée jeudi 5 février 2009, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs, après la journée de mobilisation de ces derniers. Il a déclaré qu’il ne reculerait pas sur cette réforme, soulignant au passage le soutien de la CPU (Conférence des présidents d'université) à cette dernière et même d’Axel Kahn, président de Paris 5, « engagé à gauche comme chacun le sait ».

Evaluer, un principe « incontournable »

Nicolas Sarkozy a fortement insisté sur la nécessité d’évaluer les universitaires. « Le principe de l'évaluation, il est incontournable ». Ajoutant néanmoins : « Les modalités de l'évaluation, on peut en discuter, a affirmé le président de la république, et Valérie Pécresse en discutera ».

Une fenêtre ouverte pour la discussion prévue par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche le mercredi 11 février 2009. Valérie Pécresse avait en effet indiqué, quelques heures avant l’intervention de Nicolas Sarkozy, qu’elle recevrait la communauté universitaire pour travailler sur une « charte de bonne conduite », afin de donner des garanties sur la manière dont les présidents d’universités exerceront leurs nouveaux pouvoirs vis-à-vis des enseignants.

La mastérisation, un moyen d'augmenter la rémunération en début de carrière

Sur les deux autres dossiers au coeur de la contestation, mastérisation et suppression d'emplois, Nicolas Sarkozy a été plus bref. Concernant les suppressions de postes, il a rappelé sa politique en matière d'emplois publics, et son souhait de poursuivre sa mise en oeuvre.

Sur la réforme de la formation des enseignants il a espéré « qu'avec la mastérisation, une année de plus de formation, on va pouvoir augmenter leur rémunération à l'entrée dans la carrière ».

Un investissement massif dans l'enseignement supérieur et la recherche

Outre ces deux dossiers à la base de la contestion, Nicolas Sarkozy a insisté sur l’important investissement de l’Etat dans l’enseignement supérieur et la recherche. Il a tout d’abord rappelé l’augmentation du salaire de enseignants-chercheurs, entre 12 et 25%, au  niveau du recrutement.

Il a par ailleurs rappelé l’effort budgétaire général de l'Etat. « Chaque année durant mon mandat, nous mettrons 1 milliard 800 millions de plus sur la recherche et sur les universités. A la fin de mon quinquennat, on aura augmenté de 33% les crédits que l’Etat consacre à chaque étudiant ». « C’est donc pour moi une priorité absolue » a-t-il ajouté.

Sarkozy a dit…

« Sur le statut des "étudiants"-chercheurs, qu’est ce qui s’est passé…[..] »

« Valérie Pécresse a fait un boulot remarquable »

« Reculer ce n’est pas une honte, mais il se trouve que ça ne s’est pas produit et je n’ai pas l’intention que ça se produise »

Le Snesup et SLU fustigent le dernier discours du président  

Selon le Snesup-FSU, « toutes les contre-vérités ont été mises en avant à gros traits: classements internationaux, évaluation, autonomie, comparaisons « bidon », chiffres en trompe l'œil … ». Le syndicat a estimé que ce discours visait, « par un populisme affligeant, à freiner le courant de sympathie dont [ses] revendications commencent à bénéficier dans l'opinion ». 

Il a affirmé qu'il ne se rendrait pas à la réunion organisé par Valérie Pécresse le mercredi 11 février 2009, s'il s'agissait de discuter d'une charte d'application du décret sur les enseignants-chercheurs. Il « n'entend pas cautionner, ni là ni sur d'autres dossiers, de telles chartes qui ouvrent sur la dérégulation statutaire ».  

Sauvons l’université (SLU) a également réagi, estimant que « l’intervention de M. Sarkozy fait preuve d’une myopie et d’une surdité à toute épreuve ». L'association décrypte dans son communiqué les « contre-vérités flagrantes » et les « réductions parfois caricaturales des questions soulevées par le mouvement des enseignants-chercheurs et des chercheurs », précisément sur l’évaluation.  

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