Orientation : quel rôle joue le choix du lycée dans la poursuite d'études ?

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Une étude menée par l’Université catholique de Louvain montre que le choix de l’établissement secondaire a plus d’importance dans la poursuite d’études que le milieu socioculturel.

On entend souvent dire que le choix du « bon » établissement est la meilleure garantie pour entamer des études supérieures. Cette croyance est-elle justifiée ? Existe-t-il un lien entre l’établissement fréquenté et la probabilité de poursuivre des études dans l’enseignement supérieur ? Il semble que oui. C’est le constat établi par l’Université catholique de Louvain, en Belgique. Au cours de cette étude  (1), les auteurs ont segmenté les établissements en trois modèles : « minimum minimorum » (très peu d’information), « self service » (l’information est là, mais il faut aller la chercher) et « mobilisation » (abondance d’information et engagement important de l’école).

L’accès à l’information double les chances de l’élève d’accéder à l’université

L’étude montre que les élèves qui fréquentent des établissements qui leur proposent une information abondante concernant les études supérieures (modèles « mobilisation » et « self-service ») sont davantage susceptibles d’aspirer à poursuivre des études universitaires. Ainsi, un élève qui bénéficie de cette prime à l’information double ses chances de suivre des études universitaires par rapport à celui qui ne dispose que de très peu d’informations. Et cette différence n’est pas attribuable à la structure de l’offre d’enseignement de l’établissement, ni au profil scolaire ou social de l’élève.

Le milieu socioculturel n’est pas aussi déterminant

Autre indicateur : le fait de suivre un enseignement général plutôt qu’un enseignement technique multiplie par 7,5 les chances d’aspirer à suivre des études universitaires. On ne s’étonnera pas non plus de constater que les projets formulés pour un jeune par son milieu familial, indépendamment de leur catégorie socio-professionnelle, ainsi que le soutien de ses proches restent également des facteurs très influents dans la construction des aspirations d’études.

En revanche, l’effet du milieu socioculturel de l’élève, bien que statistiquement significatif, ne semble pas si déterminant. L’effet du capital culturel apparaît en effet moins important que celui de l’établissement fréquenté. Quant au fait d’avoir redoublé au cours de sa scolarité, cela diminue de moitié les chances d’envisager l’université.


(1) « Le rôle de l’établissement d’enseignement secondaire dans la construction des aspirations d’études supérieures », Hugues Draelants et Julien Artoisenet, Girsef (Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l'éducation et la formation), Université catholique de Louvain, septembre 2011.

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