Ostéopathie : 5 écoles ne reçoivent pas leur agrément 2015

C'est le grand chamboulement attendu par le monde de l'ostéopathie, saturé par un trop grand nombre de diplômés. Le 9 juillet 2015, le ministère de la Santé a publié au Journal officiel la liste des écoles agréées à partir de la rentrée 2015 et pour cinq ans. Vingt établissements post-bac et trois établissements ouverts aux professionnels de santé ont alors obtenu leur nouvel agrément. Suite à un réexamen de son dossier, l'école Andrew Taylor Still Academy (ATSA) a également décroché un agrément "à titre provisoire" in extremis fin août 2015. Cinq établissements de formation initiale ne font plus partie de la liste.  

"La solidité financière de l'établissement et sa formation clinique pratique ont été deux critères incontournables et clivants", assure Roger Caporossi, vice-président du Sneso (Syndicat national de l'enseignement supérieur en ostéopathie). Plus précisément, le ministère s'est basé sur 24 critères, garants de la qualité de la formation dispensée, publiés dans un décret en septembre 2014.

Pressions politiques en vue ?

Que va-t-il se passer à présent ? "Nous nous attendons à une énorme pression politique des écoles dont l'agrément a été rejeté. Il est même probable que celle-ci ait déjà débuté... Nous allumons donc un contre-feu et nous avons fait savoir par courrier au cabinet de la ministre que nous n'accepterons pas les agréments politiques", déclare Philippe Sterlingot, président du SFDO (Syndicat français des ostéopathes), également membre de la CCNA (Commission consultative nationale d'agrément).

En 2007, suite à une première vague d'agréments, plusieurs écoles s'étaient lancées dans des procédures pour obtenir leur sésame. Avec succès. Quelque 70 établissements (formations initiale et continue confondues) avaient au final été agréés. Les critères d'alors étaient peu exigeants... "Si la situation se représente, nous sommes prêts à former des recours en annulation que nous avons toutes les chances de gagner", prévient Philippe Sterlingot.

Des étudiants forcés de changer d'école

Reste la problématique des étudiants des écoles recalées. Dans chacune des décisions du ministère est indiqué le nombre de places que les écoles agréées peuvent offrir à ces élèves à "recaser". Et ce nombre peut aller de 6 à 150... Ces étudiants sont prioritaires, dans la limite des capacités d'accueil, notamment les étudiants de dernière année puisque leur diplôme d'école non agréée ne leur permettra pas d'exercer.

Pour les élèves des autres promotions, un choix cornélien s'impose : soit rester dans leur école d'origine avec l'espoir que leur dossier, s'il est mis en conformité, passe pour la rentrée 2016, soit quitter le navire.