PCEM1 : le numerus clausus en médecine fait toujours débat

Publié le
PCEM1 : le numerus clausus en médecine fait toujours débat
25147-medecine-numerus-clausus-original.jpg // © 
Fixé pour la rentrée 2009 à 7.400 étudiants, le numerus clausus, qui arrête le nombre d’étudiants pouvant accéder à la deuxième année de médecine, continue de faire débat, près de quarante ans après sa mise en place. Certaines universités se sentent lésées par son mode de calcul, comme Aix-Marseille 2 qui souhaiterait pouvoir accueillir plus d’étudiants.

Le président d’Aix-Marseille 2, Yvon Berland , a rappelé en cette rentrée 2009 que ses étudiants étaient pénalisés par la détermination du numerus clausus en fonction de la démographie médicale en Provence-Alpes-Côte d’azur (PACA). Le nombre de médecins rapporté au nombre d’habitants est en effet plus élevé que dans d’autres régions françaises – comme la Picardie ou l’Auvergne ; le numerus clausus à Marseille était établi l’an dernier à 325 étudiants pour 2.970 candidats, soit 10,95 % de reçus en L2, quand ce taux atteint, par exemple, 17 % à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand.

« Le numerus clausus devrait être fixé en fonction des possibilités d’accueil de chaque université, argumente le professeur Yvon Berland. À Marseille, nous pouvons accueillir plus de monde. Le numerus clausus devrait être relevé. La détermination actuelle, par région, est inefficace car rien n’empêche un étudiant de suivre ses études à Lille et de s’installer comme médecin en PACA. »

Le numerus clausus, une sélection qui n'intervient pas au bon moment ?

Patrice Deteix, doyen de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand 1 et président de la CDFM  (Conférence des doyens des facultés de médecine), abonde dans ce sens : « Que Marseille voit son numerus clausus relevé ne me choquerait pas car il y a des capacités d’accueil et de nombreux labos. On ne peut pas nier que certains étudiants originaires de Montpellier viennent étudier à Clermont car le taux de réussite y est plus élevé. Aussi, je pense que, si le numerus clausus doit continuer d’exister, l’installation d’un médecin se décide davantage à l’entrée de l’internat [après la 6e année, NDLR]. C’est là, à la suite de l’épreuve de classement national (ECN) que les étudiants choisissent leur région d’affectation en CHU pour les trois à six ans à venir. »

Cette affectation étant directement liée aux besoins démographiques hospitaliers, elle constituerait, selon de nombreux médecins, un meilleur filtre que le numerus clausus. D’autres soignants arguent que le seul ratio nombre de médecins/habitant n’est pas pertinent et qu’il faudrait également prendre en compte l’accessibilité aux soins, meilleure dans les zones urbaines que rurales.

Un comparatif des facultés de médecine
L’AERES a publié le 13 octobre 2009 la première étude comparative des facultés de médecine en France , fondée sur leurs performances en formation et en recherche (La Presse Médicale1, 2009, Elsevier-Masson). Reposant sur des indicateurs quantitatifs, cette première analyse n’est pas un classement. Elle sera complétée par des enquêtes qualitatives, actuellement en cours, dont les résultats sont attendus pour la fin de l’année universitaire.

| Publié le