Pénurie de manuels scolaires : encore quelques couacs

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On pensait que la panique qui avait entouré l’approvisionnement des lycées en manuels scolaires à la rentrée 2010 ne se reproduirait pas. Erreur… Au lycée Marcelin-Berthelot, à Saint-Maur-des-Fossés (94), les élèves de 1re n’ont pas reçu leurs livres de français et d’histoire à la rentrée 2011.


Que s’est-il passé ? Contrairement à ceux de 2nde, les programmes de 1re réformée ont été publiés suffisamment tôt auBulletin officiel spécial (daté du 30 septembre 2010) . Les éditeurs ont travaillé dans les temps pour livrer en mai-juin 2011 les spécimens envoyés aux enseignants. Bref, la machine semblait avancer sans s’emballer.

Un trou de 10 000 €

C’était sans compter la question clé du financement. « C’est simple : nous n’avons plus de crédits pour acheter les manuels. Nous avons reçu une dotation de 45 000 € pour tous nos élèves de la part de la région Île-de-France. Un chiffre en baisse puisque nous avions 60 000 € l’an dernier [une année « spéciale » avec la réforme de la 2nde, NDLR]. Il nous manque par exemple 10 000 € pour le français. Le lycée a mis la priorité sur les manuels de seconde et ceux de sciences », explique-t-on à l’intendance du lycée.

Le reliquat ne suffit pas

Du côté de la région Île-de-France, qui consacre 17,6 millions d’euros de budget aux manuels des lycéens, on rétorque : « notre principe est clair : nous versons 150 € par élève. Cela permet de renouveler entre 6 et 8 livres. Nous calculons les aides par établissement en fonction des effectifs de l’année précédente et des sommes qui n’ont pas été dépensées. Le lycée de Saint-Maur avait un reliquat non utilisé de 10 000 € en juin 2011. Nous ne savons pas dans quoi cette somme est passée mais, de notre côté, cela explique la baisse de la dotation cette année ».

Pour Julien Maraval, le proviseur adjoint du lycée, « il aurait été plus simple que la région distribue des chèques livres indexés aux revenus des familles plutôt que des dotations globales. Chaque année, le lycée doit récupérer et stocker une tonne de manuels. Il y a forcément des pertes ». Et d’ajouter que « le reliquat mentionné est de toute façon insuffisant pour renouveler les manuels de français et d’histoire. 30 € par manuel pour 300 élèves, cela fait déjà 9 000 € à dépenser pour un livre dans une discipline ».

Une petite rallonge possible

Le lycée compte donc demander une enveloppe complémentaire à la région. Le cas n’est pas désespéré : les rallonges en cours d’année sont monnaie courante. « Sur les 469 lycées publics de la région, peu nous demandent des réajustements. Quand c’est justifié, cela aboutit en octobre, novembre ou au plus tard en janvier », assure-t-on au conseil régional. En attendant, les élèves, qui passent les épreuves anticipées de français et histoire-géographie en fin d’année, devront travailler sur d'anciennes éditions.

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