Philippe Massé (président de la CTI) : "Les écoles d'ingénieurs pourront préparer simultanément leur dossier CTI et AERES en 2014"

Propos recueillis par Sophie Blitman Publié le
Elu en juillet 2012, Philippe Massé a succédé à Bernard Remaud à la tête de la Commission des titres d’ingénieurs (CTI). Déjà actif dans l’équipe précédente, le nouveau président affirme vouloir inscrire son action dans la continuité, en poursuivant notamment le rapprochement entamé avec l'Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES).

Après avoir été membre du bureau et chargé de rédaction du nouveau référentiel de la CTI, vous en avez été élu président en juillet 2012 . Quelle ligne directrice vous êtes-vous fixée pour ce mandat de deux ans ?


Je souhaite travailler dans la continuité de ce qu’a entrepris mon prédécesseur, en poursuivant les chantiers sur lesquels j’avais effectivement été amené à participer ces dernières années.
En particulier, suite à l’accord-cadre signé entre la CTI et l’AERES [Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, ndlr], nous allons entrer dans une phase pratique qui doit aboutir au rapprochement de calendrier, tant demandé par les directeurs d’écoles.
L’objectif est que pour la campagne de 2014, nos audits de quasiment tous les établissements soient coordonnés, de manière à ce que les écoles puissent préparer simultanément leur dossier CTI et AERES.
D’autre part, la présence de la CTI à l’international est maintenant affirmée : nous intervenons de plus en plus auprès d’écoles étrangères qui nous demandent des habilitations du titre d’ingénieur à la française ou du label EUR-ACE [Accréditation des formations d'ingénieurs en Europe, ndlr]. Il faut continuer et pérenniser nos actions à l’étranger.

Le débat autour de la création de masters d’ingénierie , projet labellisé Idefi (Initiatives d’excellence en formations innovantes), a été relancé au printemps 2012. Craignez-vous que ces formations viennent concurrencer les écoles d’ingénieurs ?


Nous avons pris acte que ces masters d’ingénierie sont un label en regard d’un référentiel définissant les compétences acquises par les diplômés de ces masters. Il faudra examiner de près qui établit ce référentiel, et si la profession y est associée.
S’il s’avère ensuite que le référentiel des masters est très proche de celui de la CTI dans le domaine concerné, nous exprimerons des réserves car il est délicat de considérer qu’un diplôme identique peut être délivré par des établissements différents. Il y aura alors des mesures à prendre pour que l’offre de formation soit lisible par les étudiants et par les employeurs.

Comment percevez-vous les transformations du paysage, en particulier les regroupements d’écoles d’ingénieurs et les rapprochements de certaines avec des écoles de commerce ?


Nous sommes favorables à la réduction du nombre de formations si les regroupements sont justifiés par un objectif de qualité, à travers notamment le partage de bonnes pratiques et le fait d’atteindre une taille optimale permettant une meilleure visibilité au niveau international. Cependant, il ne s’agit pas d’aller vers un modèle unique d’établissement.
Quant aux rapprochements entre écoles d’ingénieurs et de commerce, ils peuvent être intéressants, à condition que la formation d’ingénieur dure toujours cinq ans. Et que les étudiants ne croient pas qu’ils vont devenir de véritables managers en un an… Le nouveau référentiel de la CTI a directement ouvert la possibilité de créer des doubles formations comme celles-ci, mais en les encadrant.


Propos recueillis par Sophie Blitman | Publié le