Philippe Tchatmitchian (administrateur provisoire de l’université Sud-Toulon-Var) : "Cette université doit être menée par une personne de son sein pour repartir sur de bonnes bases"

Propos recueillis par Virginie Bertereau Publié le
Philippe Tchatmitchian (administrateur provisoire de l’université Sud-Toulon-Var) : "Cette université doit être menée par une personne de son sein pour repartir sur de bonnes bases"
Philippe Tchamitchian // ©  Photo fournie par le témoin
Philippe Tchatmitchian a été nommé administrateur provisoire de l’université Sud-Toulon-Var le 23 octobre 2009, à la suite de la suspension de Laroussi Oueslati dans l’affaire dite des étudiants chinois. Après plus d’un an d’exercice, Philippe Tchatmitchian s’apprête à passer la main. En effet, la dissolution du conseil d’administration de l’université par la ministre Valérie Pécresse, début février 2011, permet de nouvelles élections.

Comment en est-on arrivé à la dissolution du conseil d’administration de l’université par Valérie Pécresse ?

En juin 2010, les syndicats de l’établissement ont invité les personnels à s’exprimer par référendum pour savoir s’ils préféraient des élections générales ou des élections partielles. Dans le premier cas, on faisait une remise à plat en élisant de nouveaux conseils pour quatre ans, puis un nouveau président. Dans le second cas, le conseil d’administration actuel restait en exercice et élisait un président jusqu’à la fin de son mandat, en mars 2012, ce qui aurait été ridicule. 58 % des personnels ont voté. 88 % se sont prononcés en faveur des élections générales. Mais, à la rentrée 2010, un nombre trop important d’administrateurs a refusé de démissionner. Pour eux, cela aurait été reconnaître leur culpabilité. En novembre 2011, ils ont approuvé le principe des élections générales… toujours sans accepter de démissionner. Finalement, en janvier 2011, un certain nombre s’est ravisé. Valérie Pécresse avait écrit à tous. La ministre n’avait le droit de dissoudre le conseil d’administration qu’en situation de blocage. Avec 23 sièges vacants sur 30, c’était le cas. Le 22 mars 2011 auront lieu les élections du conseil d’administration, du conseil scientifique et du conseil des études et de la vie universitaire. Puis, le 30 mars 2011 au plus tard, le conseil d’administration élira le nouveau président de l’université .

Qui sont les sept administrateurs qui n’ont pas démissionné ?

Le premier, souvent à l’étranger, est injoignable. Le deuxième refuse toujours de donner sa démission. Les cinq derniers sièges sont des sièges étudiants. Certains individus ont démissionné, mais sont remplacés par les suivants sur leur liste.

Depuis votre nomination, quel rôle avez-vous joué ?

Celui d’un vrai président. J’ai travaillé sur la préparation du plan quadriennal et le passage aux RCE [responsabilités et compétences élargies, NDLR]. J’ai mené la réforme de la masterisation. Simplement, je me suis abstenu d’engager l’université sur des projets à trop long terme.

Vous avez été président d’Aix-Marseille 3. Êtes-vous candidat à la présidence de Sud-Toulon-Var ?

Non. Je ne fais pas partie du personnel de l’université et, politiquement, je trouve important que l’établissement soit dirigé par une personne de son sein pour repartir sur de bonnes bases. En revanche, je sais que Marc Faillard, un professeur de physique qui a travaillé avec moi sur la recherche, s’est déclaré candidat. Mais il y en aura d’autres. Ce seront des élections très disputées…

Propos recueillis par Virginie Bertereau | Publié le