Plan licence : les projets des universités en examen

Fabienne Guimont Publié le

Les projets des universités déclinant leur manière de rénover leurs licences sont arrivés sur le bureau de Valérie Pécresse. Ils seront expertisés et validés d’ici fin mai 2008 selon trois axes : accompagnement des étudiants, spécialisation progressive sur le socle d’une première année pluridisciplinaire et ouverture sur les champs des métiers.  

En jeu, les 43% de budget supplémentaires sur quatre ans consacrés aux étudiants de licence dans le cadre du Plan éponyme présenté en décembre 2007. D'ici à 2011, 730 millions d'euros devraient leur être dédiés. Pour certaines universités, ces projets chiffrés pourront être repris dans le contrat quadriennal de l’établissement pour demander les financements adéquats. 

Certifications en langue et en informatique

Parmi les 61 projets remis à la ministre de l’Enseignement supérieur, 90% des universités ont proposé une certification des compétences en langue et 11% une certification des compétences en informatique. Les 500 millions d’euros accordés aux étudiants de licence en 2008 ont déjà servi à concrétiser certains aspects du Plan réussir en licence. A Paris 12 par exemple, les 500000 euros dégagés à cet effet ont permis de couvrir, sur le premier semestre, l’augmentation du nombre de cours à 20 heures par semaine au minimum sur les trois années de formation en licence. Les filières scientifiques sont restées dotées de 25 heures hebdomadaires.  

Financer des enseignants pour l'accompagnement

Dans son projet, Simone Bonnafous, la président de Paris 12 a détaillé un plan beaucoup plus ambitieux. « Nous souhaitons généraliser à l’ensemble des étudiants une plate-forme numérique, développer une semaine d’accueil à tous les étudiants de 1ère année, certifier une insertion professionnelle progressive sur les trois années (projet personnel professionnalisé en première année, module CV, lettre de motivation et droit du travail en seconde année et stage pour tous les étudiants de troisième année). Pour certains projets, il faudra convaincre et obtenir des moyens et du personnel supplémentaire». Les enseignants-référent notamment, déjà envisagés dans la réforme LMD, ont été demandés par huit universités sur dix. Et les trois quart d’entre elles souhaitent mettre en place un dispositif d’orientation en première année de licence dans le cadre de l’orientation active.  

Rééquilibrage entre universités et classes prépas

Des intentions louables qui restent à se concrétiser à partir de la rentrée 2008 auprès des étudiants. La volonté affichée de la ministre plaît aux présidents d’université. « La Conférence des présidents d’université (CPU) trouve assez positif qu’une ministre se préoccupe dans le détail de la pédagogie et de la réussite en licence des étudiants, même si le Plan licence reprend beaucoup des grandes orientations inscrites dans le LMD », affirme Simone Bonnafous, présidente de la commission de la pédagogie et de la formation continue à la CPU.

L'objectif est de diviser par deux le taux d'échec en première année d'ici à 5 ans. Une ambition d’autant plus appréciée que Valérie Pécresse a affirmé vouloir rééquilibrer les dépenses par étudiant entre l’université et les classes prépas. Le budget dépensé par l’Etat est de 7000 euros pour un étudiant d’université contre 10000 euros pour un élève de prépa. Un traitement du mal à la racine...

Fabienne Guimont | Publié le