Préciputs sur les projets ANR : les convoitises s'aiguisent

Frédérique Letourneux Publié le

La révolte gronde à la CPU (Conférence des présidents d'université). L'objet de son courroux : le principe d'un « préciput de laboratoire ». Pour l'instant, les établissements qui hébergent des laboratoires - en majorité par les universités - sont dédommagés par l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour tous les coûts induits, à hauteur de 11 % du budget global débloqué pour le projet. Auxquels il faut rajouter 4 % spécifiquement dédiés aux frais de gestion.

Préciputs : à qui revient l'argent ?

Depuis un certain temps, des discussions sont menées pour augmenter ce défraiement forfaitaire. Dans le cas des projets européens, par exemple, le préciput peut s'élever jusqu'à 60 %. Pour l'instant, la ministre de l'Enseignement supérieur a laissé entendre que ce fameux préciput pourrait atteindre 20 %, dans le cas des projets ANR. Reste à savoir à qui va profiter cette augmentation ?

Les directeurs de laboratoire militent pour que ce supplément soit directement versé à leurs équipes : « un laboratoire n'est pas un simple outil de gestion, assure Yves Laszlo, professeur et directeur de laboratoire. Pour espérer maintenir une vraie politique scientifique locale, il faut de l'argent, ça permet aussi de continuer à financer tous les travaux annexes aux projets phares de l'ANR. »

Un fléchage des crédits auquel est fermement opposé Lionel Collet, président de la CPU : « C'est contraire à l'esprit de la loi sur l'autonomie des universités. Le budget global de la recherche doit être géré au niveau de l'établissement tout comme l'ensemble des frais annexes, ne serait-ce que pour mutualiser, par exemple, les équipements entre plusieurs laboratoires. » Si le sujet paraît technique, derrière se cache une bataille de gros sous. L'ANR a engagé en 2008, soit plus de 800 millions d'euros sur les projets de recherche.

Frédérique Letourneux | Publié le