Dans Controverses, ouvrage d'entretiens entre Valérie Pécresse et Axel Kahn, président de l'université Paris 5, paru le 9 mai 2011 aux Editions Nil, la ministre de l'Enseignement supérieur livre cette confidence.
Le livre débute sur une partie intitulée "Deux parcours que presque tout oppose".
V.Pécresse : "Je vis entre tentation universitaire et frustration universitaire. Pourquoi ? Parce que je suis issue d'une famille d'universitaires. Mon père est universitaire, mes oncles sont universitaires... Et j'étais destinée à être professeur d'université. [...] A un moment clé de ma vie professionnelle, j'ai hésité entre la voie de la politique et celle de l'université. [...]
Ma frustration vient d'ailleurs directement de notre système d'enseignement supérieur qui pousse les bons élèves, surtout en sciences humaines et sociales, non pas à oser l'université mais, en réalité, à se tourner vers les grandes écoles."
A.Kahn : "A la différence de Valérie Pécresse, je n'ai, quant à moi, pas de frustration universitaire... Je suis d'une famille où l'université représentait le seul idéal valable dans une vie. [...]
Ce qui est très amusant, c'est que, en terminale où j'avais eu les félicitations, mon professeur d'allemand, je crois, m'a demandé : "Alors, qu'est-ce que vous voulez faire Kahn !" Je lui ai répondu que je me destinais à la médecine. Il m'a regardé, atterré, en observant : "Vous avez le cerveau trop bien fait pour vous contenter de ça!" A l'époque, la seule idée raisonnable eût été que je m'engageasse comme les autres, dans une classe préparatoire et une grande école."
Les deux interlocuteurs évoquent ensuite l'université sous plusieurs angles, avec les chapitres "Deux conceptions du monde, une université" ; "Quelle réforme pour réconcilier société et université ?", "Comment l'université peut-elle façonner l'avenir ?", et enfin "Un monde meilleur peut-il advenir sans projet ?".
Lire la biographie de Valérie Pécresse
Lire la biographie d'Axel Kahn
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