Les chercheurs ne veulent pas être les oubliés de la mobilisation qui secoue les universités françaises. Plus de 250 directeurs d’unité mixte de recherche (UMR) (professeurs d’université et chercheurs CNRS) se sont ainsi réunis à Paris, le 14 mars 2009, pour adopter un plan en dix propositions.
Comme préalable à toute sortie de crise, ils réclament que les organismes de recherche soient reconnus comme des opérateurs de recherche à part entière (ce qui suppose le maintien du système actuel des UMR) et que le ministère s’engage sur l’emploi.
En ligne de mire des chercheurs mobilisés : le système des « chaires CNRS/université » dont l’objectif affiché est de permettre à un enseignant-chercheur de se consacrer totalement à la recherche pendant plusieurs années.
« En réalité, au lieu de recruter un chargé de recherche titulaire et un maître de conférences, on n’embauchera que le dernier... Au total, ce sont quatre-vingt-dix postes CNRS qui seront supprimés au concours 2009. Nous demandons qu’ils soient tous remis sur liste complémentaire. Ce qui représente un effort financier tout à fait raisonnable de 3 millions d’euros, alors que le CNRS en a reçu 27 millions dans le cadre du plan de relance », soutient Yves Langevin, directeur de recherche de l’Institut d’astrophysique spatiale et présent le 14 mars 2009.
Souscrivant à ces revendications, la CPU s’est dite « consciente du grand malaise et des inquiétudes qui se manifestent aussi chez les personnels des organismes de recherche »(2). Les directeurs de laboratoire ont menacé d’une grève administrative à partir du 27 mars 2009, voire d’une démission collective d’ici à deux mois.
À l’appel de l’intersyndicale, des « délégués de laboratoires en lutte » se sont également rassemblés le 12 mars 2009 pour dénoncer « la précarité de l’emploi » et « le démantèlement des organismes de recherche ». Ces deux réunions et les décisions d’actions prises sont un avertissement à Valérie Pécresse : il ne lui faudra pas négliger le volet « recherche » de la contestation si elle veut vraiment y mettre un terme.
