Sciences po Bordeaux pris entre deux feux

De notre correspondante à Bordeaux, Colette Goinere Publié le

Une extension sur le campus de Pessac ou un déménagement sur la rive droite ? Motus et bouche cousue. À Sciences po Bordeaux, on ne parle pas du sujet qui fâche. Trop à l’étroit dans ses 8 000 m2, l’Institut réclame depuis longtemps entre 15 000 et 20 000 m2 supplémentaires. Car, faute de place, Sciences po Bordeaux, avec ses 1 800 étudiants, est devenu le plus sélectif des instituts d’études politiques. Sur 100 candidats au concours de première année, seuls 5 à 6 % ont des chances d’être sélectionnés.

Il y a quelques mois, Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, a proposé que l’école s’implante sur la rive droite, dans le quartier de la Bastide, qui compte déjà le Pôle de gestion et le Centre national de la fonction publique. Autant dire que le sang d’Alain Rousset, président PS du conseil régional d’Aquitaine, n’a fait qu’un tour. Pas question de laisser filer une des composantes du campus universitaire. Le président de la région serait même prêt à mettre 30 millions d’euros sur la table pour que Sciences po réalise son extension sur place. Embarras de l’école prise entre deux feux...

Cette dernière a lancé une étude qui va pointer avantages et inconvénients des deux scénarios. Mais a-t-elle vraiment une marge de manoeuvre, sachant que l’État investira peu d’argent dans le projet ? Seule certitude : dans quelques mois, le choix devra être arrêté. Il ne s’agit pas de laisser traîner le dossier à l’instar de BEM, Bordeaux École de management, qui a longtemps tergiversé pour savoir si elle allait s’installer dans le quartier de la Bastide pour finalement y renoncer. Alain Juppé, qui considère une éventuelle relocalisation de l’IEP à la Bastide comme « une solution très crédible à étudier », attend non sans impatience la décision de Sciences po. « J’espère qu’ils seront moins pusillanimes que la CCI de Bordeaux qui gère BEM », a-t-il lâché.

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