SPÉCIAL Bordeaux - Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA de Bordeaux-Gironde : « Les filières agricoles constituent un bon ascenseur social »

Propos recueillis par Virginie Bertereau Publié le
SPÉCIAL Bordeaux - Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA de Bordeaux-Gironde : « Les filières agricoles constituent un bon ascenseur social »
Alain Sixtre - Bordeaux // © 
Nouveau volet de notre série sur les acteurs de l’enseignement supérieur bordelais, en direct du Salon de l’Etudiant de Bordeaux (du 7 au 9 janvier 2011) : « trois questions à » Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA (établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) de Bordeaux-Gironde.

Selon vous, qu’est-ce qui caractérise Bordeaux en matière d’enseignement, notamment agricole ?

Bordeaux reste la première appellation de vin au monde par sa surface et sa notoriété. Il fallait doter cet important bassin de production d’établissements viticoles, œnologiques et commerciaux qui répondent à ses besoins en matière de compétences, notamment les plus nouvelles.

Qu’est-ce qui caractérise votre établissement par rapport aux autres ?

Notre large couverture des formations, du CAP à l’entrée en école d’ingénieurs, de la seconde à la licence pro. Nous avons des classes d’enseignement général (série S) et technologique (série STAV), des formations professionnelles viticoles et commerciales (bac pro vigne et vin, ou commercialisation des vins), des BTS (viticulture-œnologie, analyses biologiques et biotechnologiques, technico-commercial vins et spiritueux, aménagement paysager), une classe préparatoire agronomique et vétérinaire post-DUT-BTS, une licence professionnelle avec Bordeaux 1, une filière ingénieur en apprentissage « manager d’entreprise viticole » avec l’ENITA de Bordeaux depuis 2009, etc.

Ces formations sont proposées dans nos trois lycées agro-viticoles (Bordeaux-Blanquefort, Libourne-Montagne et La Tour Blanche), complémentaires, et dans notre centre départemental de formation par apprentissage. Au total, nous accueillons 800 lycéens et 700 apprentis. L’EPLEFPA comprend également un centre de formation continue et trois exploitations viticoles.

Nous couvrons ainsi l’ensemble des filières agricoles de la Gironde dans des secteurs aussi variés que la viticulture-œnologie, les travaux paysagers, l’ostréiculture, la santé animale, l’élevage, le maraîchage, etc.

Vos diplômés parviennent-ils à bien s’insérer sur le marché du travail, notamment dans la viticulture ?

Les chiffres sont bons. En BTS viticulture-œnologie, par exemple, il n’y a pas d’élèves au chômage. Nous recevons des offres d’emploi de domaines viticoles régionaux ou nationaux, ce qui facilite le placement des jeunes. Les deux tiers sont embauchés très rapidement. Les autres poursuivent leurs études jusqu’à bac + 3 ou bac + 5. En BTS anabiotech, c’est l’inverse : les trois quarts continuent. C’est une filière tremplin pour l’université ou la prépa.

En bac pro, 80 % des diplômés s’orientent vers un emploi, 20 % se dirigent en BTS. Beaucoup de nos anciens élèves exercent aujourd’hui dans des secteurs très divers qui vont bien au-delà du secteur de la production agricole et viticole : agroalimentaire, sciences du vivant, industrie pharmaceutique, laboratoire d’analyses, négoce, protection des végétaux, enseignement…

Il est donc possible pour les diplômés de s’insérer dans un domaine qui n’est pas celui de leurs études initiales. Les filières agricoles constituent un bon ascenseur social. J’ai déjà vu des jeunes entrer en seconde et finir en école d’ingénieurs agronomiques. Ce sont des personnes passées par le terrain, aux compétences techniques et scientifiques qui plaisent aux employeurs. Même si notre établissement propose cette formation, il faut savoir qu’il y a une vie à côté du bac S.

Suivez toute l'actualité de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le compte Twitter d'Educpros .

Le Salon en direct sur letudiant.fr

Découvrez aussi les témoignages d’étudiants sur leur filière, les interviews d’intervenants prises sur le vif à l’issue des conférences, le ressenti des parents, les bons plans (sorties, culture, sport…) en ville, etc. sur letudiant.fr dans le dossier : "En direct des salons : spécial Bordeaux ".

Propos recueillis par Virginie Bertereau | Publié le