SPÉCIAL Bordeaux. Philippe Girard, directeur de l’IUFM d’Aquitaine : "La réforme de la formation des maîtres a fait peur à beaucoup d’étudiants"

Propos recueillis par Virginie Bertereau Publié le
SPÉCIAL Bordeaux. Philippe Girard, directeur de l’IUFM d’Aquitaine : "La réforme de la formation des maîtres a fait peur à beaucoup d’étudiants"
Philippe Girard // © 
Nouveau volet de notre série sur les acteurs de l’enseignement supérieur bordelais, en direct du Salon de l’Etudiant de Bordeaux (du 7 au 9 janvier 2011) : « trois questions à » Philippe Girard, directeur de l’IUFM (institut universitaire de formation des maîtres) d’Aquitaine. Cet institut a intégré l’université Montesquieu-Bordeaux 4 en 2008. Il propose 5 masters d’enseignement.

Selon vous, quelle est la spécificité de Bordeaux en matière d’enseignement supérieur ?

Au-delà de l’attractivité de la région et du « bon-vivre », c’est la volonté de travailler ensemble et de créer une université unique. Les établissements bordelais sont complémentaires et non concurrentiels. L’université Bordeaux 3 est réservée aujourd’hui sur ce projet, mais finira probablement par s’allier à cette dynamique.

Qu’est-ce qui caractérise votre établissement par rapport aux autres ?

C’est le seul IUFM intégré à une université de droit, d’économie et de gestion. Il n’y a pas de concurrence entre l’IUFM et les UFR, nous sommes complémentaires. Cela nous a permis de conserver notre intégrité et de ne pas subir de trop fortes tensions internes, comme on a pu le constater dans certaines autres universités. En effet, il y a plus de problèmes dans les établissements comprenant un département lettres et sciences humaines ou sciences de l’éducation par exemple.

Par ailleurs, en 2014, le regroupement des universités bordelaises devrait permettre de créer des collèges, dont probablement un sur l’éducation. L’IUFM d’Aquitaine souhaite en devenir un acteur principal. Sur ce sujet, il existe à Bordeaux un consensus que l’on ne voit pas partout, hormis à Marseille ou Strasbourg par exemple.

Que pensez-vous de la baisse du nombre de candidats aux concours de l’enseignement ?

La réforme de la formation des maîtres a fait peur à beaucoup d’étudiants. Ils sont dans le flou quant à l’avenir du métier d’enseignant et aux formations à suivre. Les discussions qui ont lieu depuis deux ans sur la masterisation ont limité leurs envies. Il faut travailler sur la lisibilité.

Par ailleurs, on ne forme pas des gens en les mettant simplement en stage. Il faut une alternance théorie/pratique : savoir ce qu’est une classe, connaître sa discipline, expérimenter… Un pilote de l’air apprend bien à connaître les avions avant de les piloter. Le métier d’enseignant est un beau métier qui ne s’improvise pas, mais qui s’apprend. C’est un enjeu très fort pour notre société et un défi à relever pour l’avenir de nos enfants.

Propos recueillis par Virginie Bertereau | Publié le