Les conseils d’administration des trois universités d’Aix-Marseille ont voté, en décembre 2010, la fusion pour le 1er janvier 2012. Les établissements sont-ils prêts pour cette échéance ?
Cette fusion ne va pas engendrer un tsunami ou un raz de marée. La plupart des personnels vont continuer à travailler comme aujourd’hui. Et puis nous avons l’habitude de travailler ensemble depuis 2004 sur de nombreux projets, et notamment sur nos réponses communes aux différents appels à projets. Par ailleurs, dans le cadre du nouveau contrat avec l’État, nous proposons une seule offre de formation commune aux trois établissements. L’université unique conservera le statut actuel des universités, celui d’EPCSCP [établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel]. Il nous reste maintenant à réaliser les conditions de fonctionnement des services universitaires.
On observe ces derniers temps une réticence de certaines universités de SHS (sciences humaines et sociales) à s’engager dans une fusion, notamment à Bordeaux et Montpellier. Que répondez-vous à ceux qui redoutent que ces disciplines soient les grandes perdantes des regroupements en cours ?
Dans le cas d’Aix-Marseille, il n’y a pas de refus des lettres et sciences humaines de participer à l’université unique, ces disciplines n’étant pas rattachées à une seule université. Dans la réponse aux appels à projets du grand emprunt, les LSH [lettres et sciences humaines] ont été traitées comme les autres disciplines. Par exemple, pour Equipex, nous avons proposé un projet sur l’édition ouverte qui donnera un accès public à la connaissance par le biais des technologies numériques. Il s’agit de développer les collaborations numériques entre chercheurs sur l’ensemble de la planète. Autre exemple : dans le cadre des laboratoires d’excellence, sur douze projets communs, deux sont spécifiquement portés par des laboratoires de LSH. Il s’agit d’un projet de Maison méditerranéenne des sciences de l’homme et d’un projet autour des langues. Ce dernier est un projet de recherche de grande ampleur qui porte sur 45 langues et qui est interdisicplinaire, puisqu’il associe des linguistes, des spécialistes des langues et civilisations et des neurosciences.
Avec la fusion, un nouveau PRES devrait voir le jour…
Oui. L’idée est de couvrir un territoire plus large, d’intégrer les organismes de recherche et d’étendre notre coopération à l’université d’Avignon. Celle-ci regagnera le PRES au 1er janvier 2012. Des grandes écoles devraient également nous rejoindre comme Centrale ou l’antenne aixoise des Arts-et-Métiers.
Pour finir, quelle est l’actualité du PRES pour 2011?
Nous recevons actuellement les équipes de l’AERES [Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur] pour l’expertise des écoles et des collèges doctoraux. Et nous allons devoir gérer les services de médecine préventive qui vont être rattachés à l’université unique. Il y a enfin les questions budgétaires des entités à gérer dans le sens de la fusion. Pour conclure, je voudrais dire que je suis convaincu que nous avons fait le bon choix. Cette fusion est une démarche d’excellence qui rassemble toutes les entités, sans en exclure aucune. Cela signifie par exemple que les budgets reçus dans le cadre des appels d’offres bénéficieront à tous et pas seulement aux labos d’excellence.
 Le PRES Aix-Marseille • Les membres fondateurs : université de Provence (Aix-Marseille 1), université de la Méditerranée (Aix-Marseille 2), université Paul-Cézanne (Aix-Marseille 3). |
