Stages : un décret a minima

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La riposte étudiante n’a pas tardé au lendemain de la parution au Journal officiel, le 1er février, du décret sur la rémunération des stages. Ce texte, qui complète le dispositif mis en place par la loi sur l’égalité des chances votée en mars 2006, fixe à 30 % du SMIC la rémunération obligatoire du stagiaire (exonérée de charges pour l’entreprise) quand celui-ci signe une convention pour une durée minimale de trois mois, soit un total d’environ 380 € par mois. Une décision a minima, qui ne reprend pas les propositions faites par le Comité des stages (où siègent, depuis septembre, à la demande du gouvernement, organisations syndicales et patronales) et notamment celle d’une rémunération mensuelle obligatoire au moins égale à 30 % du SMIC pour tout stage supérieur à deux mois (avec la possibilité d’une exonération des charges jusqu’à 50 %). L’UNEF va même plus loin en réclamant un demi-SMIC dès le premier mois de stage quelle qu’en soit la durée. « Ce décret passe à côté de l’essentiel, dans la mesure où la grande majorité des stages étudiants durent moins de quatre mois, notamment ceux de licence et licence pro, DUT, BTS et master professionnel », explique le syndicat dans un communiqué. Même son de cloche du côté de Génération précaire qui rappelle qu’avec 380 €, « les stagiaires sont toujours en dessous du RMI et du seuil de pauvreté ».

Quant à Croissance Plus, une association de jeunes entrepreneurs associée depuis le départ aux discussions au sein du Comité des stages, elle se montre également très critique et demande que soit inscrite plus clairement l’interdiction des stages hors cursus (pour lutter contre le recours abusif aux stagiaires). Eux comme d’autres espèrent que ce décret pourra être complété par un projet législatif, promis par Xavier Bertrand lors de ses vœux à la presse le 16 janvier 2008.

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