Staps : la filière s'organise pour contrer la baisse des effectifs

Mathieu Oui (avec Grégory Danel) Publié le
Staps : la filière s'organise pour contrer la baisse des effectifs
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Après une hausse exponentielle, les effectifs étudiants de Staps connaissent depuis 2003 une baisse spectaculaire : - 23% ! La filière est frappée de plein fouet par la baisse du nombre de postes aux concours enseignants : 400 places sont ainsi ouvertes au Capeps en 2008 contre plus du double il y a encore quelques années. Elle pâtit aussi de l’image renvoyée par les médias et les politiques qui en ont fait le symbole des impasses de l’université massifiée. La nouvelle direction de la conférence des directeurs et doyens d’UFR de Staps (C3D) a décidé de réagir. « Communiquons ! » tel est le nouveau credo de la C3D qui veut en finir avec les caricatures : la filière Staps « est loin des études – parking, fabriquant des cohortes de chômeurs ! », affirme son nouveau président.

Inquiète de la chute globale de ses effectifs, la Conférence des directeurs de STAPS a choisi de réagir en communiquant sur ses points forts : dynamisme et professionnalisation. Pour « lutter contre le catastrophisme des médias vis-à-vis de la filière », une agence de relations presse a même été mandatée, The Desk, qui a par exemple travaillé avec la fédération française de Tennis. « Nous ne sommes pas des professionnels du secteur mais nous voulons faire savoir que nous sommes autre chose que ce que l’on dit sur nous », explique Benoît Bolmont, secrétaire adjoint chargé de la communication de la C3D.

Passant de 47 738 en 2003 à 36 640 en 2007, soit une baisse de 23 %, la décrue, si elle se confirme, serait une « dégringolade », redoutée par Bertrand During, président de la conférence et directeur de l’UFR de Paris 5. « Nos inscriptions à l’entrée en licence se maintiennent : la déperdition se fait surtout en second cycle. »

Collaboration avec la RNCP

De fait, entre 2003 et 2007, les effectifs en masters ont été divisés par trois. « Les étudiants ont tellement entendu parler de problèmes de débouchés qu’ils cherchent à s’insérer sur le marché du travail directement dès la licence », indique encore le président. Un choix qui peut se justifier puisque, selon le CEREQ, les licenciés STAPS sont à 85,2 % en emploi six mois après leur sortie.

Autre axe de communication de la conférence : la diversité des débouchés. Si 47 % des diplômés se destinent toujours à des métiers étroitement liés au sport, la majorité se retrouvent dans des secteurs variés comme le management de structures sportives, les métiers de la santé, du tourisme, des loisirs, de la distribution ou du marketing sportif. Parmi les actions menées par la conférence, un travail de regroupement des formations est également entamé en collaboration avec le Registre national de la certification professionnelle (RNCP).

L'offre de licences rationalisée

« Nous sommes la seule filière universitaire à avoir fait cette démarche de validation par la RNCP. » Après avoir rationalisé l’offre de licences à dix-sept fiches licence, un travail comparable est en cours pour les masters. « Nous allons regrouper notre offre de cent vingt spécialités à une dizaine de fiches master afin de la rendre plus lisible », conclut Bertrand During.

Signe que les efforts de la C3D sont peut-être déjà entrain de porter leurs fruits. Le dernier numéro du Nouvel Observateur  consacré aux « diplômes qui marchent » propose un article plutôt flatteur sur la filière et ses débouchés…

Mathieu Oui (avec Grégory Danel) | Publié le