Sur les campus, l'attitude « verte » gagne du terrain

Sarah Piovezzan Publié le
Les initiatives en faveur du développement durable et de la préservation de l'environnement se multiplient sur les campus. Ces derniers pourraient jouer le rôle de « laboratoires de reconversion de l'économie ». Un colloque organisé le 16 janvier 2009 au Sénat par l'association Planet-D et le Refedd a défendu cette idée.

Les universités, moteurs du combat en faveur du développement durable? Pour l'heure, cela ne semble pas être leur principale préoccupation, mais certaines commencent à y réfléchir. Avec, en ligne de mire, leur immobilier. Car le Grenelle de l'Environnement l'a bien montré: pour agir en faveur de notre environnement, c'est par les bâtiments qu'il faut commencer, responsables de 22% des émissions de gaz à effet de serre, juste derrière les transports. Or, les campus universitaires représentent à eux seuls 20 millions de mètres carrés.

Un bilan Carbone Campus en ligne

« Il y a beaucoup à faire! » remarque Sylvie Faucheux, présidente de l'Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) et de la fondation écologiste Fondaterra, qui vient de lancer avec l'Ademe un nouvel outil destiné aux établissements d'enseignement supérieur, le « Bilan Carbone Campus ». Gratuit et accessible en ligne, celui-ci permet d'évaluer les postes d'émission de CO2 sur un campus -RU, déchets, consommables...- et de hiérarchiser les actions à mettre en oeuvre pour les réduire. Présenté à l'occasion d'un colloque de l'association Planet-D et du Refedd (Réseau français des associations étudiantes pour le développement durable ), intitulé « Les campus: un laboratoire de reconversion de l'économie », ce nouvel outil devrait permettre de multiplier les bilans carbone. Déjà, HEC, l'ENS Cachan, Paris-11, Euromed Marseille ou l'UVSQ ont réalisé le leur.

Fondaterra et l'Ademe expérimentent sur les campus

« Un campus est une mini-ville, où l'on retrouve les mêmes problèmes de bâtiments et de circulation. C'est un vrai laboratoire » estime Thomas Peaucelle, directeur de la stratégie d'Inéo (GDF-Suez). Un laboratoire dans lequel Fondaterra et l'Ademe comptent bien mener des expériences concrètes : bilans énergétiques, sensibilisation auprès des personnels et des étudiants, aide au montage de formations initiales et continues dédiées au sujet, bourses doctorales et offres de stages rémunérés à Fondaterra, etc. Les deux partenaires ont d'ores et déjà mis sur pieds un service de covoiturage pour étudiants.

Un service de covoiturage pour les étudiants

Baptisé « T.écovoiturage  », il est accessible par le web et le téléphone mobile et concerne tout le territoire. Mais la prise de conscience et l'envie d'agir viennent aussi de la base, comme en témoignent les cinq projets étudiants qui ont été récompensés par les Trophées Planet-D remis le 16 janvier 2009. Parmi les lauréats, le BDE de l'Ecole Polytechnique, qui a installé une épicerie associative sur le campus de l'X, approvisionnée par les agriculteurs du  plateau de Saclay ; des étudiants de l'antenne universitaire Champollion d'Albi, qui ont bâti plusieurs « toilettes sèches » très économes en eau et qu'ils louent lors de manifestations régionales; ou encore les équipes des Mines de Nantes, d'Euromed Management ou de l'école d'architecture de Versailles, qui ont toutes travaillé sur la gestion durable de leur campus.

Grenelle de l’environnement : les campus doivent se mettre au vert. Les établissements d’enseignement supérieur n’ont pas été oubliés par la loi dite de programmation du Grenelle de l’environnement. L’article 45 précise que « les établissements d’enseignement supérieur déclineront pour la rentrée 2009 une stratégie de développement durable qui sera rendue publique ». Un label devrait voir le jour pour les universités et les grandes écoles dans le cadre d’un « plan vert » pour les campus. Les critères de développement durable porteraient sur la performance énergétique des bâtiments, le bilan carbone, la consommation d’eau, la gestion des déchets, l’accessibilité pour les handicapés ou encore l’accès par les transports en commun.

Sarah Piovezzan | Publié le