Toulouse School of Economics et la magie du Nobel

Marie-Anne Nourry Publié le
Toulouse School of Economics et la magie du Nobel
Jean Tirole, à Stockholm, le 7 décembre 2014, quelques jours avant de recevoir son prix Nobel d'économie. // ©  Shi Tiansheng/XINHUA-REA
Alors que Jean Tirole reçoit le prix Nobel d'économie à Stockholm, ce mercredi 10 décembre 2014, les équipes de Toulouse School of Economics sont sur le pont. Depuis le 13 octobre, elles font face à un déferlement de sollicitations et doivent gérer l'impact retentissant de la récompense sur leur institution.

Depuis le 13 octobre 2014, jour de l'annonce de l'attribution de prix Nobel d'économie à Jean Tirole, président de Toulouse School of Economics, c'est le branle-bas de combat dans la jeune institution. Les équipes ont même dû se réorganiser en urgence pour faire face au déferlement médiatique.

L'assistante de Jean Tirole a basculé à plein temps sur la gestion du courrier et des demandes. La directrice de la communication a délégué ses diverses responsabilités à son équipe pour se consacrer aux relations presse et à l'organisation des déplacements à travers le monde du nouveau Nobel d'économie.

Quant à Joël Echevarria, directeur délégué de Toulouse School of Economics, il s'est depuis lors improvisé directeur de cabinet. "Une partie de mon temps consiste à guider Jean Tirole dans ses arbitrages et je l'aide à répondre à quelques sollicitations", détaille-t-il.

Un cadeau pour Toulouse School of Economics

Figure atypique dans le paysage français, Toulouse School of Economics joue à présent dans la cour des grands. Après avoir porté leur attention sur la personne de Jean Tirole, les médias ont tourné le regard vers Toulouse School of Economics. Les équipes ont reçu d'innombrables demandes de journalistes souhaitant comprendre la spécificité de cet établissement hybride, à mi-chemin entre grande école et université. "Tout ce qu'on dit ou ce qu'on ne dit pas est maintenant perçu différemment, confie Joël Echevarria. On est désormais au service d'une institution qui a généré un prix Nobel, ce qui nous oblige à être encore plus rigoureux et plus professionnels."

Conséquence de cette médiatisation : les candidatures ont explosé. "On a reçu entre 50% et 80% de demandes en plus pour le programme doctoral, et près de 200 dossiers supplémentaires pour rejoindre les équipes de recherche, détaille le directeur délégué. À ce jour, on est à plus de 600 dossiers pour un recrutement annuel de 2 à 10 docteurs."

Même retentissement côté entreprises, puisque les propositions de stages et de partenariats se sont multipliées. Un succès dont se réjouit l'établissement mais qui est pour l'heure difficile à absorber. "Il faut mettre en place des équipes et s'assurer qu'on ne perd pas le fil des dossiers qu'on suit."

L'université Toulouse 1

effet Boule de neige pour l'X et les Ponts

À l'École polytechnique et aux Ponts ParisTech, on se frotte également les mains. La nobélisation de l'X-Ponts Jean Tirole est une publicité qui vient confirmer la qualité des deux institutions. Et l'une comme l'autre ont affiché la nouvelle sur leur site : "Le polytechnicien Jean Tirole reçoit le prix Nobel d’économie", "Jean Tirole, ingénieur général des ponts et chaussées, reçoit le prix Nobel d’économie".

Mais si elles incarnent l'excellence sur notre territoire, à l'international, c'est le Ph.D du Massachusetts Institute of Technology que Jean Tirole va mettre en avant, nous assure Joël Echevarria. Un Nobel de plus sur le tableau de chasse du géant américain.

Toulouse 1 dans Shanghai ?
Bonne nouvelle pour le Massachusetts Institute of Technology, où Jean Tirole a obtenu son Ph.D, et pour l'université Toulouse 1 Capitole, dont dépend Toulouse School of Economics : elles vont gagner des points dans le classement de Shanghai grâce au prix Nobel.

Si c'est une récompense de plus pour le MIT, qui détient déjà un beau palmarès, c'est une aubaine pour l'université du Sud-Ouest, qui pourrait faire son entrée dans le ranking. "Des personnes font actuellement des simulations", confie Joël Echevarria.

Marie-Anne Nourry | Publié le