Travail social : le mouvement pour l'accès aux stages "gratifiés" s'organise

Valentine Masset Publié le

Les étudiants en travail social sont mécontents et le font savoir un peu partout en France depuis un mois. Leur mouvement de grève en faveur de la gratification des stages s'est intensifié ces derniers jours. Des délégués de la majeure partie des 60 lieux de formation en France se réuniront le 11 avril 2008 à l'IRTS (Institut régional du travail social) de Montrouge pour formaliser une coordination nationale.

Leurs revendications ? Remédier aux failles de l'article 9 de la loi du 31 mars 2006 pour l'égalité des chances, applicable depuis le 2 février dernier. Ce dernier établit que les stages de plus de trois mois font désormais l'objet d'une gratification. Très attendue, cette mesure a cependant comme conséquence, dans le secteur social, l'annulation ou le refus massif de ces expériences de terrain de la part des structures.

"Dans notre promotion, personne n'a obtenu de stage rémunéré. Les structures dans le social ne peuvent pas payer. La direction de l'institut, qui nous soutient, a gelé les stages par souci d'égalité. Notre formation, basée sur l’alternance, est donc en péril. Il y a urgence, car nous devons commencer nos stages début juin, et notre diplôme d'Etat en dépend", s'inquiète Nathalie Patout, en deuxième année d'éducateur spécialisé à l'IRTS de Lorraine, qui participait hier, avec une cinquantaine d'autres élèves, à une action symbolique de "cortège funèbre" dans la ville, leurs camarades suivant les cours pour eux.

Des actions similaires ont aussi été menées dans les autres régions. Le mouvement, commencé mi mars par une manifestation à Lille, gagne progressivement plus d'ampleur. Les élèves réclament, en plus d'un financement de la part des pouvoirs publics, que la gratification concerne tous les travailleurs sociaux, y compris les moniteurs éducateurs et les techniciens de l'intervention sociale et familiale, ainsi que les lieux de stage du secteur public.

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