Une quinzaine d'IUT se remobilisent à la veille de la manifestation des universités

Fabienne Guimont Publié le

A la veille de la manifestation nationale « de la maternelle à l’université », une quinzaine d’IUT – à Toulouse, Montpellier, Rennes, Brest, La Roche-sur-Yon, Valence, Saint-Etienne, Lyon, Quimper, Villetaneuse, Cherbourg, Lannion, Vannes - ont répondu à l’appel « Le 10 mars, l’IUT s’arrête » lancé la semaine passée par des établissements du grand Ouest.

Cette mobilisation des enseignants et des personnels devrait être reconduite dans les jours à venir, certains directeurs organisant des journées banalisées les 10, 12 et 19 mars. Les personnels des IUT mobilisés, dont une trentaine sur 100 ont rejoint la coordination Sauvons les IUT revendiquent des moyens fléchés et le rétablissement des postes statutaires pour assurer la spécificité de la filière technologique dans les universités.

Rencontre de l'ADIUT au ministère

L’Assemblée des directeurs (ADIUT) et l’Union nationale des présidents d’IUT (UNPIUT) doivent rencontrer Valérie Pécresse, le 12 mars 2009. « Le ministère est sur le point de légiférer en faisant un décret sur le contrat entre les IUT et les présidents d’université. Il faut que le reste suive », indique Arnaud Le Ny, membre du Snesup et de la coordination.

Les directeurs d’IUT en porte-à-faux

Les directeurs d’IUT se retrouvent dans une situation plus que délicate après plusieurs mois de mobilisation larvée et une stratégie de négociation avec la DGES et la CPU qui a échoué, comme l’association le reconnaît elle-même. Point de rupture atteint le 5 mars dernier lorsque la CPU a de nouveau reporté le vote sur un texte fixant un code de bonne conduite entre les présidents d’université et leurs directeurs d’IUT. D'où la demande de produire un texte ayant force de loi dans un décret ou un arrêté.

« Ce n’est pas un mouvement mineur »

« Le système IUT est dans une phase de fin de cycle de vie », écrit sinistrement l’ADIUT, pour qui le système d’allocation des moyens Sympa obère les moyens financiers de leurs établissements de 35 % et ceux des personnels de 10 % à 15%. « Valérie Pécresse devra répondre à la question : veut-elle que le système IUT continue ou pas. Nous demanderons qu’il y ait une sous-action dans la LOLF pour le financement des IUT. Ce n’est plus un problème technique mais politique. Le fléchage des moyens remet en cause la façon d’appliquer la LRU, pas la LRU. Nous sommes dans une situation très difficile pour piloter nos établissements. Ce n’est pas un mouvement mineur », analyse Gilles Broussaud, vice-président de l’ADIUT. L’inquiétude des directeurs monte d’un cran.  

Rejoindre le mouvement des universités ?

La mobilisation dans les IUT est à un tournant. Eclipsée médiatiquement par celle dans les universités, elle a jusqu’à présent voulu s’en démarquer pour montrer la spécificité de la filière technologique. Cette stratégie commence à créer de forts désaccords entre les partisans de la jonction avec le mouvement général de mobilisation des universités et ceux défendant une plus grande indépendance avec les universités. Les AG de la semaine seront sur ce point décisives.

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