Université lorraine : méthodologie d’un rapprochement

Elise Descamps Publié le
Fusion ou fédération ? Les dirigeants des quatre universités lorraines sont en tout cas tombés d’accord sur la méthodologie à adopter pour la création d’une université lorraine. Consultation des principaux responsables, recrutement de Yannick Vallée (ancien premier vice-président de la Conférence des présidents d’université) comme accompagnateur, première réunion des quatre CA (conseil d’administration), mise en place d'outils d'information et de groupes de travail : le processus est entré dans le vif du sujet.

Pour la première fois, le 12 mai 2009, les quatre conseils d’administration des universités lorraines (INPL, Universités Henri Poincaré-Nancy 1, Nancy 2, Paul Verlaine-Metz) tenaient une réunion commune. Pas de vote, mais une étape symbolique, alors qu’à l’automne dernier, les CA ont chacun adopté l’idée d’un rapprochement des quatre universités, sans se prononcer encore sur une fusion.

Depuis, pendant quatre mois, Hervé Coilland, chargé de mission à l’EPCS Nancy-Université, a consulté 75 directeurs de composantes, d’écoles, de laboratoires, doyens et élus des différentes listes présentes dans les quatre CA, dont des représentants des personnels. « A une ou deux exceptions, ils désirent tous faire l’université lorraine, mais certains sont des fusionistes, d’autres, surtout du côté des écoles et IUT, ont des vues plus fédératrices », rapporte le chargé de mission.

Consultations des directeurs, doyens et élus universitaires

Un premier groupe de travail, composé de 24 membres (présidents, secrétaires généraux et représentants désignés par les CA), a commencé fin mai à réfléchir sur les différents modèles d’organisation possibles. Ses conclusions, attendues pour l’automne 2009, conditionneront le travail des quatre autres groupes de travail (sur la recherche, la formation, les ressources humaines et la vie étudiante), rassemblant également six membres de chaque université. « Fin 2009 ou début 2010 il faudra avoir tranché par votes des CA la question de la fusion ou pas », commente Hervé Coilland. Les quatre présidents, qui se réunissent toutes les deux semaines - les équipes de direction se réunissent elles toutes les six semaines - vont avant cela préparer pour la rentrée le texte d’une charte fondatrice.

Un consultant extérieur

Yannick Vallée a été recruté il y a environ un mois pour un rôle de conseil extérieur et d’animation de ce processus. « Il vient quelques jours tous les quinze jours environ et dispose d’un bureau à Nancy. Il a été choisi notamment pour son expérience de président d’université dans une ville –Grenoble- ayant comme nous de nombreuses écoles d’ingénieur et un INP. Le fait qu’il n’ait aujourd’hui plus de responsabilités renforce aussi sa neutralité vis-à-vis de notre démarche », commente Hervé Coilland.

L’intersyndicale vote pour la fusion

Mardi dernier, une intersyndicale Unsa-éducation, FSU, Sgen-CFDT, CGT et FO, pour la première fois commune aux quatre universités, a été auditionnée, et s’est clairement positionnée pour la fusion. Laurent Diez, un de ses coordinateurs, juge que la méthode employée jusqu’à maintenant est cohérente et ne pointe pas de désaccord majeur entre syndicats et présidents, mais espère que la phase de consultation de la base sera rapidement engagée. Sur ce point, il est prévu notamment que soient organisées des réunions (le calendrier est en cours de définition) et il vient d'être inauguré l’envoi régulier de mails d’information à tous les personnels, avec possibilité d’y répondre et de poser des questions. Une méthodologie qui mise sur l’adhésion de tous les personnels universitaires.

Campus lorrain : 140 millions d'euros
Valérie Pécresse a annoncé, le 3 juin 2009, que le campus lorrain finalement primé dans le cadre de l'Opération campus recevrait 140 millions d'euros au total, en plus des contrats Etat-région. La ministre a profité de cette occasion pour rappeler aux porteurs du projet d'"aller plus loin dans la voie du PRES".

Elise Descamps | Publié le