Université Nantes Angers Le Mans : l’identité des PRES en débat

Maëlle FLOT, envoyée spéciale à Nantes Publié le

Quelles spécificités, quel contour pour le PRES Université Nantes-Angers-Le Mans (UNAM) ? La question a été débattue lors du lancement officiel du pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), lundi 29 juin 2009 à Nantes, dans les locaux de l'école polytechnique de l'université. Ce pôle réunit les trois universités de la Région Pays de la Loire (Nantes, Angers, Le Mans), ainsi que l'École centrale de Nantes depuis la parution du décret en décembre 2008. D'autres écoles devraient les rejoindre d'ici à fin 2009 en tant que membres fondateurs (1) ou associés. Une façon notamment de rendre plus lisible le potentiel de recherche dans la régi

L'opération Campus, un électrochoc

Cette inauguration, en présence d'élus locaux et des principaux acteurs du PRES, a été l'occasion de débattre de l'identité d'un pôle de recherche et d'enseignement supérieur, et de ses spécificités. Les représentants des collectivités territoriales n'ont clairement pas digéré l'absence des établissements supérieurs de l'Ouest dans l'opération Campus lancée par le ministère de l'enseignement supérieur. « Cette absence a servi d'électrochoc », estime Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes. Comme Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de la Loire, ou Jean-Jacques Antonini, président d'Angers-Loire-Métropole, il souligne le caractère incontournable du PRES. Même si réunir des grandes écoles aux côtés des universités de la Région, ainsi que les CHU n'allait pas forcément de soi.

Le chemin de l'entente entre les universités de la région n'a lui-même pas toujours été évident. En 2006, le projet initial n'avait été pensé qu'à l'échelle de la ville de Nantes, sans Le Mans et Angers, deux universités plus petites. Retoqué par le ministère à l'époque, il a laissé quelques rancœurs, ainsi qu'a pu le rappeler le président du Mans Métropole. D'où les questions de Jean-Marc Ayrault : quel périmètre idéal ? Comment travailler plus étroitement avec le pôle de compétitivité ?

Un PRES régional

Jacques Auxiette s'est engagé à soutenir le PRES, tout en rappelant que la Région travaillait déjà avec la Caisse des dépôts et consignations en vue de réaliser une étude sur le patrimoine universitaire. « L'accueil des chercheurs et des étudiants étrangers représente une vraie préoccupation des collectivités territoriales, rappelle le président de la Région. La lisibilité à l'international est une ambition évidente du PRES ». Une ambition partagée par Yves Guillotin, président de l'université du Mans. Son université, la plus petite des trois, avait tout intérêt à rentrer dans un PRES. Il lui offre, selon le président, « une meilleure lisibilité avec les entreprises au niveau de la recherche, mais aussi à l'international. En couvrant l'ensemble du spectre des disciplines, il permet de dialoguer avec des établissements plus intéressants. »

Le PRES UNAM est un des rares pôles, avec celui du Nord-Pas-de-Calais ou de Bretagne, à avoir une envergure régionale, la plupart des pôles de recherche et d'enseignement supérieur se situant à l'échelle d'une ville (parfois en vue d'une fusion) ou un département. Une composition qui rend d'autant plus ambitieux son mode de gouvernance et la définition d'une identité commune.

(1) Agrocampus Ouest, Audencia Nantes, Centre régional de lutte contre le cancer, CHU d'Angers et de Nantes, École des mines de Nantes, ENITIAA (École nationale d'ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires), ENSA (École nationale supérieure d'architecture) de Nantes, École nationale vétérinaire de Nantes, ESA (École supérieure d'agriculture).

Le pôle UNAM en chiffres
- 6 000 chercheurs,
- 61 000 étudiants,
- 9 écoles doctorales (biologie et recherche médicale ; sciences et technologies ; lettres, langues ; sciences de l'homme et de la société).

Maëlle FLOT, envoyée spéciale à Nantes | Publié le