Valérie Pécresse tente de rassurer les IUT

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En ouverture de sa tournée de rentrée universitaire, Valérie Pécresse s’est rendue, ce jeudi 2 septembre 2010, à l’IUT de Créteil de l’université Paris Est Créteil. pour présenter des « mesures visant à garantir le développement des IUT au sein des universités ».

Participant à une table ronde en présence de la présidente de l’université, Simone Bonnafous , et de différents acteurs des IUT (directeurs, enseignants, étudiants), la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a rappelé « son attachement au modèle pédagogique des IUT qui doivent trouver toute leur place au sein des universités autonomes » soulignant que « les universités sont une chance pour les IUT comme les IUT sont une chance pour les universités ».

Des directeurs d’IUT inquiets
En clair, ce déplacement visait à répondre à l’inquiétude des directeurs d’IUT qui, depuis 2007 et la mise en œuvre de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), peinent à être rassurés sur leur autonomie de moyens humains et financiers. « Jusqu'alors, le financement des IUT était assuré directement par l'Etat, rappelle Philippe Pierrot, directeur de l’IUT de Montpellier. Avec la LRU, c'est l'université de tutelle qui reçoit l'argent avant de la redistribuer selon son bon vouloir. Si les universités ont gagné en autonomie, les IUT y ont perdu ». Pour sa part, Jean-François Mazoin , président de l'Adiut (association des directeurs d’IUT), a fait part de « l'inquiétude de la communauté des IUT » pour lesquels « les difficultés demeurent, voire s’aggravent ». « Avant la LRU, nous savions où nous nous trouvions dans l’architecture universitaire. Plus maintenant », a souligné le président de l’Adiut qui a demandé à la ministre de « sécuriser les IUT par un contrat quadriennal. »

Trois mesures pour les rassurer
En réponse à ces inquiétudes, Valérie Pécresse a rappelé que les présidents d’université se sont engagés au maintien des moyens alloués aux IUT. Par ailleurs, elle a annoncé que, d’ici la mi-septembre, une circulaire sera diffusée « pour permettre aux conseils d’administration des IUT de se prononcer sur la totalité des moyens qui leur sont dédiés ». De plus, la ministre s’est engagée « à réunir, au début du mois d’octobre, les directeurs généraux des services et les agents comptables des universités pour leur rappeler les règles relatives au budget des IUT ». Enfin, dans le cadre de la préparation des budgets 2011, les contrats d’objectifs et de moyens seront analysés, avec « transmission des cas litigieux aux recteurs ».

En quête de dialogue
« Que la ministre souligne son attachement aux IUT, c’est bien, a réagi Serge Dulucq, directeur de l’IUT de Bordeaux 1. Mais c’est vraiment le minimum que de rappeler des dispositions légales qui ne sont pas appliquées tandis que les dotations des IUT sont inchangées depuis 2008. » Ce que conteste la CPU (conférence des présidents d'universités) qui estime « l'augmentation globale des moyens des IUT entre 2008 et 2009 à plus de 7 millions d'euros ». Pour sa part, Christian Cuesta, directeur de l’IUT de Créteil, qui estime représenter « l’un des rares établissements à entretenir d’excellentes relations avec sa présidence d’université » parie « sur le dialogue au sein de chaque université et la compréhension mutuelle des intérêts de chacun ». Un pari qu’une circulaire seule ne suffira sans doute pas à relever.

Vers un "collège technologique" au sein de chaque PRES
Lors de son déplacement à l’IUT de Créteil, Valérie Pécresse a réaffirmé sa volonté d’engager une « réflexion sur la filière technologique » et a émis l’idée de mettre en place un « collège technologique au sein de chaque PRES ». Cette proposition devrait s’inscrire dans le projet de rénovation des BTS dont les formations devraient être prochainement semestrialisées, notamment pour faciliter les passerelles entre les formations courtes dont les IUT et ouvrir plus largement les possibilités de poursuites d’études.

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