Sur Facebook, vent de révolte d'étudiants de Skema

Jessica Gourdon Publié le
Sur Facebook, vent de révolte d'étudiants de Skema
Skema - FACEBOOK // © 

C'est un petit raz-de-marée. Depuis mercredi 30 mars 2011 au soir, la page Facebook officielle de Skema, école de commerce issue de la fusion du Ceram et de l'ESC Lille, a été inondée d'une centaine de commentaires d'étudiants, auxquels se sont adjoints quelques anciens.

Barbecue annulé

La plupart de ces messages dénoncent, à visage découvert et sans pseudo, des "dysfonctionnements", et témoignent d'un "ras-le-bol" prononcé, sur un ton parfois violent. Les commentateurs évoquent des retards dans le rendu des notes, des "suppressions" de majeures sur certains sites, l'annulation d'un voyage en Angleterre, des plannings "qui changent sans cesse"....

D'autres critiquent les conditions d'exercice de la vie associative, et l'annulation récente d'un barbecue. "Les associations n'en peuvent plus de devoir se battre pour le moindre bout d'évènement, de soirée, d'affiche, de logo", dit Augustin.

"Le plus affligeant c'est que l'on paye 8 500 € pour une école en dysfonctionnement qui nous considère comme un campus de seconde zone", s'emporte Lucie, qui étudie à l'ex-ESC Lille. Comme d'autres commentateurs, elle manifeste son ressentiment de s'être fait "absorber par le Ceram". "Je suis dégoûtée et écoeurée par cette fusion", dit par exemple Auréa.

Des commentaires de soutiens à Skema

Face à cela, nombre de commentateurs viennent apporter leur soutien à Skema, arguant que "la fusion est la meilleure chose qui soit arrivée aux deux écoles" (Arnaud), et que "la qualité du cursus globalement s'améliore" (Marc). D'autres s'étonnent qu'une page publique de Facebook serve de lieu de controverse, au risque d'écorner l'image de l'institution. Des étudiants qui souhaitent intégrer Skema l'année prochaine participent également à la conversation, et s'inquiètent des polémiques.

Skema a de son côté posté deux réponses à ces messages, précisant qu'elle "n'a jamais souhaité empêcher les manifestations sur le campus de Lille", et que ces annulations ont été décidées "pour des raisons de sécurité". L'école assure aussi qu'elle "se tient à l'écoute des mécontentements", mais que la page Facebook n'est pas le lieu idéal pour ce type de débats.

"Une trentaine" d'étudiants selon la direction

"Nous n'étions pas au courant de certains de ces problèmes. Sans quoi nous y aurions apporté tout de suite une solution", affirme Regis Brandinelli, directeur adjoint de Skema. Pour lui, ces messages ne sont pas représentatifs. "Je trouve regrettable qu'une trentaine de personnes donne une image qui impacte une communauté de 6 000 étudiants et 20 000 diplômés."

Il ajoute : "Ce sont toujours ceux qui ne sont pas contents qui parlent. Après, il est évident qu'un processus de fusion comme cela génère toujours certaines critiques". Regis Brandinelli regrette aussi la présence de messages d'étudiants d'écoles concurrentes qui "trollent" le débat.

Dans tous les cas, cette algarade témoigne de la difficulté, pour une école, de contrôler son image sur les réseaux sociaux. Elle montre aussi à quel point les établissements d'enseignement supérieur sont en permanence exposés, sur Internet, à d'éventuelles critiques. Elle illustre enfin la nécessité, pour ces institutions, de mettre en place davantage d'espaces de débats en interne, afin de prévenir ce type de débordements.

Jessica Gourdon | Publié le