Cinq conseils pour réussir sa politique entrepreneuriale

Morgane Taquet Publié le
Dans un contexte de crise, l’entrepreneuriat, valorisé depuis quelques années par les entreprises, est présenté comme une carte importante à jouer pour relancer la croissance. Les écoles et les universités l’ont compris et s’engagent dans le créneau. Tour d’horizon des dispositifs gagnants.

Entreprendre, c'est avant tout un état d'esprit. Tous les experts et les entrepreneurs l'affirment. Mais que recouvre l'esprit d'entreprise ? Entreprendre c'est "réfléchir à ses envies, à son talent, et porter son projet", estime Philippe Hayat, fondateur de l'association 100.000 Entrepreneurs. Mais attention, l'esprit d'entreprise ne se résume pas seulement à la création d'entreprise, il peut également s'agir de "porter un projet au sein d'un groupe, de savoir fédérer les compétences pour par exemple lancer un nouveau produit au sein de son entreprise. L'esprit d'entreprise, c'est maîtriser le montage et la gestion de projet".

Des compétences qui, dans un contexte de mutations permanentes, intéressent le monde de l'entreprise. Gestion de projet, créativité, responsabilité, les entreprises sont friandes de ces profils inventifs. D'ailleurs, sous l'impulsion des entreprises, en 2009, Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a lancé, en étroite collaboration avec son homologue en charge des PME, le plan Entrepreneuriat Etudiant, créant 23 PEE (pôles entrepreneuriat étudiant) sur le territoire. Objectifs : sensibiliser, former et accompagner les jeunes souhaitant entreprendre, en ciblant tout particulièrement les étudiants en universités.

La création de PME et TPE est considérée comme un levier de croissance intéressant un pays en crise. Le sujet est en tout cas au cœur des préoccupations du gouvernement. Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, a lancé à l'automne 2012 les Assises de l'entrepreneuriat dont le but est de doubler le nombre de créations d'entreprises de croissance sur le territoire d'ici à cinq ans.

Premier constat des Assises : les jeunes en France ont envie d'entreprendre, mais passent finalement peu à l'action. Ainsi, les étudiants et les actifs de moins de 30 ans seraient près de 50% à souhaiter créer une entreprise. Mais, selon Philippe Hayat, pilote du groupe de travail "Développer l'esprit d'entreprendre auprès des jeunes", moins de 10% sautent le pas.

Universités, écoles et entreprises, qui ont tout intérêt à favoriser l'émergence de cette culture entrepreneuriale chez les étudiants, en prennent conscience et commencent à se mobiliser. Tour d'horizon des pratiques porteuses.

Un label pour structurer

En premier lieu, le label PEE, délivré par le ministère de l'Enseignement supérieur, constitue un prérequis non négligeable. Même si, comme c'est le cas du PEE Languedoc-Roussillon, labellisé au printemps 2012, il n'y a pas d'argent à la clé : "Nous ne disposons d'aucun financement de l'État car nous sommes un PEE hors vague [d'appel à projets]. Nous ne pouvons donc pas nous permettre d'embaucher, mais cela nous oblige à aller chercher des fonds ailleurs", explique Sylvie Sammuth, directrice du pôle. Ce dernier a en effet permis de structurer l'offre entrepreneuriale dans la région en regroupant en son sein les établissements du PRES Sud de France, ainsi que Sup de Co et l'ENSCM (École nationale supérieure de chimie) de Montpellier.

Organisé en septembre 2012 par le pôle, le "barcamp" de l'entrepreneuriat étudiant, événement participatif dont le contenu est fourni en ligne par les participants, a été un succès. Avec un objectif : donner envie aux étudiants d'entreprendre. Les 200 participants venus des universités de Montpellier et Perpignan ont simultanément échangé et créé du contenu sur des thématiques telles que l'e-réputation, les juniors entreprises, les freins à l'entrepreneuriat ou la reprise d'activité. Une initiative de sensibilisation qui contribue à rapprocher les jeunes du pôle entrepreneuriat et qui leur donne envie de se lancer. Une deuxième édition est déjà prévue pour 2013.

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Morgane Taquet | Publié le