L’interculturel, un investissement d’avenir

Catherine de Coppet Publié le
Mondialisation oblige, des étudiants et des salariés de cultures diverses se côtoient chaque jour dans les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises. Un environnement qui nécessite des qualités d’adaptation de la part des uns et des autres. Rencontres avec ceux qui les forment...

Globalisation de l'économie de marché, accé­lération des échanges liée aux nouvelles technologies de l'information et de la communication..., autant de facteurs qui ont progressivement rendu incontournable la question de l'interculturalité. Interculturalité des équipes au sein des entreprises mais aussi des ­études supérieures avec l'ouverture au monde des formations. "Dans l'enseignement supérieur, on évoque l'inter­culturel depuis le début des années 2000, avec ­l'intégration dans les cursus d'un stage obligatoire à l'étranger, d'abord dans les écoles et, de plus en plus, à l'université", souligne Manuelle Malot, directrice Carrières et Prospective à l'Edhec Business School.
Une internationalisation impulsée, au-delà des exigences du marché, par le politique. "L'Union européenne a été très volontariste sur le sujet avec le programme Erasmus qui a fait naître une nouvelle génération ­d'étudiants", poursuit Manuelle Malot.

Les entreprises, de leur côté, ont vu, ces dernières années, se multiplier les accords sur la "diversité", à tel point que le "management interculturel" s'impose désormais fréquemment dans les plans de formation. Une façon de répondre à l'internationalisation du marché mais aussi à l'intégration de publics issus de l'immigration et, plus généralement, aux difficultés de compréhension susceptibles d'émerger de tout groupe de travail. La question multiculturelle est-elle toujours autant d'actualité ? Réponse de ceux qui ont pris en compte ces enjeux d'internationalisation et d'intégration.

Des étudiants étrangers dans les cursus

Du côté de l'enseignement supérieur, l'adaptation au contexte multiculturel passe avant tout par la multiplication des classes ou cursus mêlant étudiants français et étrangers.

La plupart des grandes écoles ont fait ce choix dès les années 1990, à l'instar de l'Insa. "Nous avons trois filières internationales renvoyant à trois aires géographiques composées d'étudiants étrangers et de bacheliers français volontaires, détaille Yves Jayet, enseignant et directeur du Centre Diversité et Réussite de l'école d'ingénieurs lyonnaise. Ces cursus imposent aux étudiants français un stage ouvrier dans l'un des pays partenaires dès la première année." Sans parler des cours relatifs à la culture des pays concernés ou de l'apprentissage d'une langue vivante adaptée au cursus en plus de l'anglais.

Pour l'Insa, la présence d'étudiants étrangers est devenue une donnée importante de la vie de l'école. "Nous comptons 26% d'étudiants étrangers en première année, dont beaucoup d'Asiatiques", précise Yves Jayet. Pour quel bénéfice ? "Tous les étudiants profitent de cette ouverture puisque de nom­breux cours ont lieu en commun, poursuit-il, mais nous nous demandons si le mélange se fait à la hauteur de nos attentes." Si 15% de diplômés de l'Insa travaillent à l'étranger dès la sortie de l'école, la direction s'inquiète de voir éventuellement se créer des communautés d'étudiants du même pays et fonctionnant en vase clos. "Nous avons lancé une enquête afin de mieux cerner les motivations des étudiants étrangers qui viennent chez nous", indique Yves Jayet.

Au-delà de l'ouverture aux autres cultures, c'est bien la question de l'intégration qui est posée. Ainsi certaines formations univer­sitaires attirent beaucoup d'étudiants étrangers sans pour autant que ces établissements aient toujours les moyens de les préparer à l'insertion dans les entreprises françaises, souligne Philippe Quéré.


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