La façon dont étaient présentées les choses [réformes de Valérie Pécresse] donnait le sentiment que l’université devenait une entreprise ayant des salariés qui étaient les profs

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Pierre ROSANVALLON, historien, professeur au Collège de France, président de l'association de la République des idées, sur France Inter le 26 mai 2009.

« Il y a eu le sentiment, dans toute l’université et avec des personnes de point de vue fort différent, que la définition même de l’université, c’était un corps enseignant, c’est-à-dire un groupe de personnes qui en quelque sorte s’identifiait à cette tâche de construire un travail de recherche et de construire un enseignement.

Or, la façon en tout cas dont étaient présentées les choses [réformes de Valérie Pécresse] donnait le sentiment que l’université devenait autre chose, que l’université devenait une entreprise ayant des salariés qui étaient les profs et donc mettait en quelque sorte par terre cette idée fondamentale d’une université constituée autour du corps enseignant.

Et je crois que c’est ce qui explique fondamentalement cette réaction presque vitale, presque viscérale qui permet de comprendre l’importance du mouvement. Après dans tous mouvements, il y a des formes de jusqu’au-boutisme qui peuvent rentrer en ligne de compte mais le fait massif, c’est bien cela, c’est le sentiment que c’était une identité essentielle qui était atteinte et contre laquelle il fallait réagir. »

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