La formation d’un étudiant dans l’enseignement supérieur a coûté en moyenne 11.530 euros

Isabelle Fagotat Publié le
La formation d’un étudiant dans l’enseignement supérieur a coûté en moyenne 11.530 euros
La formation d'un élève en classe en prépa coûte plus cher que celle d'un étudiant à l'université. // ©  Gorodenkoff / Adobe Stock
Selon une note du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la formation d’un étudiant en classe prépa coûte plus cher que celle de son homologue inscrit à l’université. L’écart s’explique notamment par le niveau d’encadrement des formations. Autre raison : l’augmentation régulière des effectifs étudiants en particulier à l’université et des budgets qui ne progressent pas en conséquence.

En 2019, la formation d’un étudiant inscrit dans l’enseignement supérieur en France a coûté en moyenne 11.530 euros. Il existe cependant des différences substantielles en fonction des cursus. Ainsi, le coût pour un étudiant à l’université est de 10.110 euros tandis que pour un élève en CPGE (Classe préparatoire aux grandes écoles), il atteint 15.710 euros. La formation d’un étudiant en Section de technicien supérieur (STS) revient quant à elle à 14.270 euros. Ces chiffres sont issus d’une note du Sies (Système d’information et d’études statistiques) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche publiée au mois de mai.

Des différentiels de coûts liés à ceux de l'encadrement selon les formations

La formation d’un étudiant à l’université coûte donc 5.600 euros de moins que celle d’un élève en classe prépa et 4.160 euros de moins que celle d’un étudiant préparant un BTS. Ces "différences résultent notamment de taux d’encadrement plus éle­vés dans les deux derniers cas", souligne la note.

Les formations proposées au lycée telles que les CPGE et les STS sont en effet généralement plus encadrées que les cursus universitaires. Or, sur les 32,6 milliards d’euros consacrés à l’enseignement supérieur en 2019, les dépenses de personnel représentent 72,2% (42,3% pour les enseignants et 29,9% pour les effectifs non enseignants).

L’impact de l'augmentation des effectifs étudiants sur les universités

Autre constat : la croissance forte et régulière du nombre d’inscrits dans l’enseignement supérieur. En 2019, il y avait près de 2,8 millions d’étudiants en France, soit 1,6% de plus que l’année précédente et 11,5% de plus qu’en 2014.

Bien que le budget alloué à l’enseignement supérieur soit valorisé chaque année, il n’augmente pas dans la même proportion que le nombre d’étudiants. En 2019, la DIE (Dépense intérieure d’éducation) de l’enseignement supérieur n’a progressé que de 0,2%.

Ainsi, sur les dix dernières années, alors que le nombre d’étudiants a augmenté de 21,3%, la DIE n’a quant à elle été valorisée que de 11,7%. Conséquence : la dépense moyenne par étudiant baisse depuis six ans. C’est à l’université que cette baisse est la plus forte du fait d’une augmentation du nombre d’élèves particulièrement importante depuis 2013. À l’université, les effectifs ont ainsi progressé de plus de 10% tandis qu’en STS et en classe prépa, ils n’ont augmenté que de 6%.


La Dépense intérieure d’éducation (DIE) de l’enseignement supérieur
Elle est financée par le ministère de l’Enseignement supérieur à hauteur de 42,4% et par d’autres établissements publics : ministère de l’Education nationale (10,7%), autres ministères, administrations publiques et Union européenne (10,1%).
Les collectivités territoriales assument pour leur part 9,5% du financement et les entreprises et financeurs privés 9,6%.
La part des ménages représente quant à elle, 17,7% de la DIE : elle correspond notamment aux frais de scolarité en particulier dans les établissements privés.

Isabelle Fagotat | Publié le