La vie trépidante des présidents d’association d’alumni

Ludivine Coste Publié le
Garder le contact avec les anciens de sa promo, élargir son réseau, développer de nouvelles compétences, transmettre son savoir… Les raisons de s’investir dans une association d’anciens sont nombreuses. Interface a rencontré trois présidents hyperactifs.

Comme son nom l’indique, un réseau d’alumni est d’abord un lieu de rencontres pour ceux qui souhaitent élargir leur carnet d’adresses. Olivier Chantalou, 53 ans, peut le confirmer. En 2009, ingénieur d’études au sein de grands groupes, il est "à la recherche de nouveaux challenges" quand il décide de se tourner vers les anciens de son école. Au hasard d’une réunion, il rencontre un diplômé qui souhaite céder son entreprise. Le courant passe, l’affaire est conclue. Depuis cinq ans, Olivier Chantalou dirige Adapte, une société de conseil en qualité et sécurité environnement. Et, preuve que le réseau fonctionne, il vient de recruter une ingénieure Cesi. "J’ai vu plusieurs candidats, mais la discussion avec elle était facile. Comme avec mon prédécesseur, la pédagogie par projets du Cesi nous a offert un langage commun", explique le dirigeant.

Entre-temps, Olivier Chantalou a choisi de s’investir davantage en prenant, en 2011, la présidence de l’AI Cesi et, par la suite, du Cesi Alumni. À son actif, la fusion des associations d’anciens des écoles d’ingénieurs, d’informatique et des métiers en entreprise (RH, management, etc.) du groupe Cesi. "Beaucoup de membres craignaient que notre association d’ingénieurs, vieille de cinquante ans, ne soit noyée dans cette ­fusion. Elle était structurée avec un annuaire d’anciens très fourni, ce qui n’était pas le cas d’autres associations plus récentes. La naissance du Cesi Alumni a été un peu difficile", relate-t-il. Aujourd’hui, la réunion au sein d’une structure unique est un motif de satisfaction pour l’association comme pour l’école, qui dispose d’une plus grande visibilité sur les besoins des entreprises en ingénieurs RH, informatique ou managers. "Cela nous a permis d’affiner nos formations."

Vincent Canneva, président de l'ESC Rennes Alumni et responsable digital analytics chez Total // ©DR

Vincent Canneva (promo 2003), président de l’ESC Rennes Alumni et responsable digital analytics chez Total, s’est impliqué dans l’association dès sa sortie de l’école, "un moyen de cultiver mon réseau, de garder le contact avec mes ­camarades et de soutenir mon école", précise-t-il. Le jeune homme planche sur l’optimisation du site Web de l’association et développe sa présence sur les ­réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube...).

Presque un job à part entière...

Depuis 2010, il est aussi président du réseau. La fonction n’est pas de tout repos : “Après le travail, je consacre mon temps libre à créer des événements, gérer le site Web, les parrainages, etc.” Mais le jeu en vaut la chandelle. Si l’ESC Rennes a gagné en visibilité sur la Toile, Vincent Canneva est “entré dans le digital au sens large” : “Je suis persuadé que cette expérience m’a aidé à obtenir mon poste actuel”, confie-t-il.

Yann Didier Tossé n’a pas eu leur chance. En 2011, à la recherche de conseils pour booster son réseau, il réalise que l’université de Strasbourg, où il est étudiant en M2 épistémologie et médiation scientifique, ne dispose pas d’association ­d’anciens. “Or nos enseignants-chercheurs n’étaient pas toujours en lien avec l’emploi et nous avions du mal à pointer nos compétences professionnelles dans un CV”, se souvient ce Mauricien de 29 ans. Qu’à cela ne tienne, il décide avec d’autres camarades de master de créer sa propre structure : l’AMMS (Association muséologie et médiation scientifique).

Trois ans plus tard, le bilan est positif. L’association a permis à ses membres de valoriser leurs compétences en matière de scénographie et de transmission de savoir scientifique via des expositions – dont une sur l’impact du son sur l’homme (Prix national de la culture scientifique du Cnous 2013) – mais aussi d’apprendre à créer un événement, à gérer ses aspects techniques et financiers. Yann Didier Tossé intervient également dans un lycée et dans le cadre de son ancien master sous sa casquette… d’entrepreneur. Des prestations payantes, susceptibles aujour­d’hui de transformer l’aventure associative en véritable expérience professionnelle.

 

Écoles-universités : quel soutien ?
Les établissements d’enseignement supérieur ne soutiennent pas tous leurs anciens de la même manière. Très impliqué, le Cesi est à l’initiative de la fusion des différentes associations d’anciens de son groupe. Il a fixé des objectifs au Cesi Alumni et lui a délégué un représentant de la communication du groupe. L’AMMS peut s’appuyer sur l’université de Strasbourg-Alumni, qui fédère depuis 2012 les 38 composantes de l’établissement. Cette dernière compte quatre salariés qui œuvrent en lien étroit avec le vice-président de l’université, en charge des relations entreprises. L’ESC Rennes Alumni et son école sont indépendantes l’une de l’autre mais travaillent ensemble pour développer de nouveaux projets qui s’adressent à la fois aux anciens et aux étudiants.
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Ludivine Coste | Publié le