Quels sont vos projets à la tête de l’EFMD ?
Je n’agis pas seul à l’EFMD, mais avec le directeur général, Eric Cornuel. Mes objectifs sont d’abord ceux de l’EFMD : favoriser l’excellence, et la contrôler. Célébrer l’excellence dans la diversité. Je n’interviens pas directement dans les procédures d’accréditation : celles-ci ne relèvent pas de mes compétences. En revanche, je veille à ce qu’il y ait toujours un homme d’entreprise dans chacune des équipes qui effectuent les audits. L’entreprise est au cœur de l’EFMD. C’est sa force ... Je sais que ce n’est pas ainsi que les écoles françaises perçoivent l’EFMD. Mais les patrons de l’EFMD ont toujours été, comme moi, des hommes d’entreprise. L’entreprise constitue un critère essentiel dans les accréditations, qui passe avant l’international, et avant la recherche académique ! D’ailleurs l’EFMD labellise aussi les écoles d’entreprises à travers le label Clip (Corporate Learning Improvement Process). L’un de mes projets est aussi de mieux faire connaître l’EFMD auprès des entreprises et des étudiants.
Voulez-vous imposer le label Equis hors d’Europe ? D’une manière générale, va-t-on vers un quota d’établissements accrédités par pays ?
L’idée qu’il puisse exister des quotas est un point de vue très français. Non, il n’y a pas de quota, parce qu’il n’y a pas de limite à l’excellence. Il n’y a aucune notion de classement à l’EFMD. Juste des critères d’excellence à respecter. Beaucoup de demandes d’accréditation auprès de l’EFMD échouent. Mais les écoles recalées peuvent revenir deux années après et réussir. D’autres perdent leur label, car nous sommes très attentifs à maintenir la qualité de nos accréditations. L’une de nos volontés est de poursuivre notre développement en Asie. Equis est déjà mieux implanté en Asie que le label américain AACSB. Et les Asiatiques, notamment les Chinois, restent très demandeurs. Le succès de CEIBS (China Europe International Business School), a permis de faire connaître l’EFMD en Asie. Dès 1994, elle a participé pour 50% à la création de cette business school, aujourd’hui la meilleure d’Asie.
Quel bilan faites-vous concernant le label Epas, lancé en 2006 ? S’est-il fait une place à côté d’Equis ?
C’est un authentique succès. C’est même le produit vedette en ce moment, celui qui enregistre énormément de demandes. Il nous permet de découvrir des établissements que nous n’aurions pas connus autrement. Epas n’est pas un sous-Equis ! Il est comparable à Equis, mais il est limité à un seul programme. Beaucoup des établissements qui sollicitent le label Epas ne réclament pas Equis, mais ils peuvent aussi viser les deux …
Avez-vous des projets plus personnels pour l’EFMD ?
Le chantier n°1, à mes yeux, concerne le problème des classements. L’EFMD envisage d’élaborer une charte, puis peut-être une évaluation qualitative et quantitative des rankings, au fait des évolutions sociétales. Notre client, c'est la société.
Un classement des classements ?
C’est probablement ce vers quoi l’on va. A l'EFMD, nous sommes très attachés à la diversité, et les polémiques générées par les classements rejaillissent sur la qualité de l’ensemble des études supérieures.
* Il a pris la présidence du conseil d’administration de l’organisation, basée à Bruxelles, en juin 2008.
"Quand l'EDC briguera une accréditation, je ne m'en mêlerai pas"
Alain-Dominique Perrin est aussi président et co-actionnaire de l’EDC (Ecole des dirigeants et créateurs d’entreprise), établissement dont il est diplômé. En 1995, il a racheté cette école basée à la Défense près de Paris avec 260 autres diplômés devenus chefs d’entreprise. Or, Alain-Dominique Perrin assure que son école n'est entrée dans aucun des processus d'accréditation de l'EFMD.
"L’EDC n’est en mesure aujourd’hui de prétendre à aucune de ces accréditations. Pour cela, il faudrait qu’elle délivre un diplôme de niveau bac+5 revêtu du visa depuis trois ans, et ce n’est pas le cas. Le moment venu, je pense qu’il faudra viser, pour l’EDC, le label Epas plutôt que Equis, beaucoup trop académique pour une école dévolue à l’entrepreneuriat. Mais le jour où l’EDC prétendra à l'une de ces accréditations, je ne m’en mêlerai pas. De la même manière que je ne suis normalement impliqué dans aucune décision de ce genre. Ce n’est pas mon rôle. Je ne fais jamais partie des auditeurs ni des jurys. Je ne suis impliqué que dans la stratégie de l’EFMD, pas dans les procédures d'accréditation…"
L’EFMD en euros
Cotisation des membres institutionnels : 5600 €/an
Cotisation des membres associés (écoles nouvellement créées) et affiliés (écoles hors d’Europe) : 2269 €/an
Coût de la procédure Equis (hors frais générés au sein des écoles pour la mise à niveau) : 31000 à 37000 €
Coût de la procédure Epas : 12 000 €
L’EFMD à travers le monde
116 écoles de management accréditées Equis dans le monde
22 programmes accrédités Epas dans le monde
Europe : 508 membres (74 accrédités Equis), dont :
- Grande-Bretagne : 101 membres (22 accrédités Equis)
- France : 81 membres (18 accrédités Equis)
- Belgique : 37 membres (3 accrédités Equis)
- Allemagne : 36 membres (2 accrédités Equis)
Amérique du Nord : 53 membres (11 accrédités Equis)
- dont Etats-Unis : 39 membres (3 accrédités Equis)
Extrême-Orient et Pacifique : 53 membres (13 accrédités Equis)
- dont Australie Nouvelle-Zélande : 29 membres (11 accrédités Equis)
Asie (Chine, Inde, Pakistan) : 34 membres (8 accrédités Equis)
Amérique du Sud : 21 membres (6 accrédités Equis)
Afrique : 16 membres (2 accrédités Equis)
Moyen-Orient : 11 membres (0 accrédité Equis)
Amérique Centrale : 6 membres (2 accrédités Equis)
