Gilles Roussel : "Pourquoi je me présente à la présidence de la CPU"

Aurore Abdoul-Maninroudine Publié le
Gilles Roussel : "Pourquoi je me présente à la présidence de la CPU"
Gilles Roussel, candidat à la présidence de la CPU. // ©  UPEM
Gilles Roussel, président de l'Upem, officialise sa candidature à la présidence de la CPU, avec Fabienne Blaise et Khaled Bouabdallah comme vice-présidents. Si l'actuel président de la commission formation assume "une continuité" avec l'actuel bureau, il souhaite s'en distinguer par la "recherche de l'adhésion du plus grand nombre".

Pourquoi êtes-vous candidat à la présidence de la CPU (Conférence des présidents d'université) ?

Je ne suis pas seul à me présenter. C'est un bureau, un trio précisément, qui se présente, puisque Fabienne Blaise et Khaled Bouabdallah seront vice-présidents.

Nous avons des profils divers, ce qui nous donne une large vision des préoccupations des différents types d'université. Je représente une petite université parisienne, proche du territoire, l'Upem (université Paris-Est-Marne-la-Vallée) ; Khaled Bouabdallah est à la tête de la Comue Université de Lyon, composée de grosses universités. Notre trio témoigne aussi d'une diversité dans les disciplines : je suis enseignant-chercheur en informatique, Fabienne Blaise, présidente de l'université Lille 3 Charles-de-Gaulle, représente les sciences humaines et sociales, et Khaled Bouabdallah, l'économie. Il y a là une grande complémentarité. Il n'y avait pas beaucoup de trios possibles aussi représentatifs...

Si je me présente à la tête de la CPU, c'est pour défendre auprès des pouvoirs publics, exécutif et parlementaire, les préoccupations des universités dans toute leur diversité.

Comment vous situerez-vous par rapport à l'actuel bureau : rupture ou continuité ?

À titre personnel, en tant que président de la commission de la formation, j'ai énormément travaillé avec l'actuel bureau, en particulier sur le dossier de la sélection en master, et je ne renie rien. Il y aura donc de la continuité, d'autant plus que Khaled est membre de l'actuel bureau. C'est d'ailleurs un élément qui a été important : nous avons l'habitude de travailler ensemble, tous les trois.

Mais il y aura aussi du changement. Ce qui fera la différence, c'est ma personnalité. Je m'entends très bien avec Jean-Loup Salzmann, mais je pense être dans la recherche de l'adhésion du plus grand nombre plutôt que dans le fait d'avoir une simple majorité.

Les universités doivent être libres de mettre en place des prérequis à l'entrée de la licence.

Y a-t-il eu un débat entre vous trois pour savoir qui allait être président de la CPU ?

Il était difficile pour Khaled de devenir président, car il aurait été trop assimilé au bureau actuel. Et avec Fabienne, cela s'est décidé naturellement.

Quelle sera votre priorité au cours de ce mandat ?

Il va y avoir un gros chantier autour des élections présidentielles : nous avons l'intention d'être moteurs pour que nos propositions soient le plus visibles possible. Les moyens accordés aux universités seront évidemment l'une de nos préoccupations majeures ainsi que l'autonomie et les questions de site.

Nous souhaitons aussi plus d'autonomie au niveau pédagogique : les universités doivent être libres de mettre en place des prérequis à l'entrée de la licence et nous demandons un droit à l'expérimentation.

Mais il y a aussi un travail à mener en interne autour des nouveaux statuts : comment fait-on pour renforcer le débat interne et faire en sorte que la CPU soit représentative tout en restant unie ?

Quel bilan faites-vous du quinquennat de François Hollande en matière d'enseignement supérieur et de recherche ?

Globalement, des choses ont été faites mais il y a néanmoins une petite déception. Nous attendions plus en matière d'enseignement supérieur et de recherche, que nous considérons comme déterminants pour l'avenir du pays. Il y a aussi eu des moments d'incompréhension notamment au niveau budgétaire : on pouvait s'attendre à un effort plus important. Sur les Comue également, on a perdu beaucoup de temps et le dispositif aurait pu être moins compliqué. Quand on voit que, trois ans après, certaines en sont encore à faire voter des statuts...

Cela étant dit, l'intégration des Espé à l'université et la mise en place d'une sélection à l'entrée du master sont des points très positifs.

Aller plus loin
Pour l'instant, seule la liste conduite par Gilles Roussel a été déposée mais les candidats ont encore jusqu'au 1er décembre 2016. Les élections du bureau de la CPU se dérouleront ensuite le 15 décembre 2016. Le bureau candidat doit nécessairement être composé de trois personnes, dont au moins une femme et un homme.

– La biographie de Gilles Roussel.
– La biographie de Fabienne Blaise.
– La biographie de Khaled Bouabdallah.
Aurore Abdoul-Maninroudine | Publié le