H. Vélasco-Graciet : "L’éducation est un droit fondamental"

Amélie Petitdemange Publié le
H. Vélasco-Graciet : "L’éducation est un droit fondamental"
Pour marquer le cinquantenaire de l'établissement, des étudiants de l'université Bordeaux-Montaigne ont réalisé un habillage sur l'histoire de l'université qui restera en place pendant toute l'année 2020. // ©  Université Bordeaux-Montaigne
L’université Bordeaux-Montaigne souffle ses 50 bougies en janvier 2020. L’occasion de revenir sur les engagements de la présidente Hélène Vélasco-Graciet. Cursus, réussite, vie étudiante et nouveautés en préparation, elle fait le point.

Vous avez été élue à la tête de l’université en mars 2016. Quel bilan dressez-vous de votre mandat ?

Depuis l’ouverture de Parcoursup, nous avons réussi à accueillir tous les candidats, sauf pour les licences de LEA anglais-espagnol et LEA anglais-japonais. Nous avons en effet obtenu des financements de la part du ministère de l’Enseignement supérieur pour ouvrir des places supplémentaires. Nous avons également fait le choix de ne pas mettre en place de dispositif "oui, si", mais plutôt des tests de positionnement qui permettent de créer des parcours adaptés. Nous proposons par exemple des remises à niveau, du tutorat, voire des heures de cours supplémentaires, mais aussi du sport ou du théâtre.

Hélène Velasco-Graciet, présidente de l'université Bordeaux-Montaigne
Hélène Velasco-Graciet, présidente de l'université Bordeaux-Montaigne © Université Bordeaux Montaigne

Nous avons aussi mis en place une commission pour analyser notre offre de masters. Un rapport a été rendu au printemps sur les masters dans des disciplines rares, comme le russe ou le portugais. Bien qu’ils aient peu d’effectifs, nous voulions coûte que coûte les conserver. Dans un contexte de manque de moyens, nous mettons progressivement en place un système de solidarité : des masters en apprentissage et de la formation continue sont et seront créés, et les bénéfices iront vers ces disciplines.

Enfin, j’ai mis en place une politique d’accueil des migrants. Nous avons en effet observé une forte demande de migrants pour l’apprentissage du français au sein de notre département Français Langue Etrangère. La région Aquitaine et la métropole de Bordeaux nous ont aidés financièrement à ouvrir de nouveaux groupes. Nous accueillons des migrants qui ont déjà le bac ou qui étaient inscrits dans un cursus universitaire. Une fois leur certification de français obtenue, ils sont redirigés sur l’ensemble des établissements du site bordelais : école d’architecture, médecine, IEP… Ce semestre, nous avons accueilli près de 200 étudiants dans cette certification. L’éducation est un droit fondamental, quelle que soit l’origine sociale ou démographique. C’est aussi pour cela que nous n’avons pas augmenté les droits d’inscription des étudiants extra-communautaires.

Les élections pour la présidence de l’université Bordeaux-Montaigne se tiendront en mars. Serez-vous candidate ?

Non. A l’université Bordeaux-Montaigne, les présidents font un seul mandat. Sinon, vous perdez la proximité avec le terrain. Trois candidats se présenteront, tous des hommes. Malheureusement, les femmes n’osent pas postuler. Elles ont souvent de la réticence à diriger et ne pensent pas avoir le niveau requis.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Nous développons les champs de la francophonie et du plurilinguisme. Nous avons reçu le recteur de l’université de Dakar dans la perspective de notre participation au sommet Afrique-France à Bordeaux, au mois de juin. Nous ouvrirons par ailleurs une chaire autour des diasporas africaines à la rentrée prochaine. Toujours dans cette démarche, nous recruterons un professeur de littérature africaine à la rentrée prochaine.

Nous avons par ailleurs déposé un projet dans le cadre du Campus des métiers et des qualifications, nous aurons les résultats au début du mois de février. L’objectif est coopérer avec les écoles d’art, de théâtre, et l’école d’architecture et du paysage de la région Nouvelle Aquitaine. Nous proposerons un portail de formation commun pour favoriser l'orientation des lycéens, notamment de bacs professionnels, faciliter les ré-orientations, créer de nouvelles formations et mener des recherches conjointes.

Des nouvelles formations verront-elles le jour ?

L’offre de formation sera revue l’année prochaine, pour une mise en vigueur à la rentrée 2022. L’objectif est de développer la co-diplomation et l’ouverture vers l’international. Mais je ne peux pas vous en dire plus sur ce sujet, ce sera la mission du prochain président !


L'université Bordeaux-Montaigne en chiffres :
18.113 étudiants inscrits en 2018-2019
138 diplômes nationaux
697 enseignants et chercheurs
16 laboratoires de recherche

Amélie Petitdemange | Publié le