Comment les licences ont-elles intégré le plan Réussir en licence dans leurs formations ?
Le plan Réussir en licence est adopté de façon très variable d’un établissement à l’autre, mais plus personne ne nous dit que la licence ne prépare qu’à l’agreg’. Les résultats de ce plan sont essentiellement dans cette prise de conscience, mais nous ne sommes pas au bout du chemin. Les disciplines peuvent influencer cette mise en œuvre disparate, mais celle-ci est aussi le fait des politiques d’établissement. Dans l’autoévaluation des licences, les responsables d’établissement prennent conscience qu’il faut à la fois prendre en compte le suivi des étudiants (favoriser les passerelles de réorientation, suivi des évaluations, de l’insertion professionnelle ou des poursuites d’études…) et le pilotage de la formation (adaptation au public étudiant, intégration des dispositifs Réussir en licence comme le tutorat, l’allègement des TD, l’enseignant-référent…).
La nouvelle licence en cours d’adoption va-t-elle faire évoluer l’évaluation ?
La politique menée depuis quatre ans sur l’autoévaluation ou la démarche compétences (c’est-à-dire les compétences attendues par les étudiants en fin de formation, la déclinaison du projet pédagogique par compétence, l’évaluation des étudiants en fonction des compétences attendues) sont en cohérence avec les discussions actuelles sur la licence remodelée. Le cadrage national avec des référentiels de formation facilitera notre évaluation et l’AERES a toujours été favorable à une meilleure lisibilité nationale des formations. Mais plus que de savoir si les formations sont conformes au référentiel, nous souhaitons recueillir des informations sur les innovations pédagogiques des établissements. L’AERES ne met en rien un frein à des dispositifs innovants.
Quelles sont les nouvelles formations que l’AERES évalue ?
L’AERES a évalué les 48 diplômes nationaux d’art plastique des écoles d’art qui jusqu’à présent n’avaient pas le grade de master. En 2011, nous allons évaluer les 23 écoles d’architecture pour leurs diplômes qui valent déjà grade de licence et de master. Cette année, nous avons aussi évalué pour la première fois les licences professionnelles de la vague B de contractualisation (2012-2015), paritairement avec des experts professionnels. Ces experts sont notamment ceux qui travaillaient avec le comité de suivi de la LP qui n’évalue plus les LP en renouvellement mais continue à suivre les nouvelles créations de LP. Sur les 500 LP évaluées (seules celles ouvertes depuis plus de deux ans sont concernées), nous avons constaté que les projets pédagogiques cadraient bien avec les objectifs. Leur faible intégration dans la stratégie globale des établissements reste leur point faible, tout comme la faiblesse des passerelles entre licence et LP. Leur fragilité tient aussi au fait qu’elles sont souvent très finalisées, construites sur des équipes pédagogiques très resserrées et sur quelques partenariats avec des entreprises locales. Autres formations sur lesquelles nous souhaitons avancer à partir de la vague D : les diplômes conjoints, délocalisés ou la co-diplômation. Il faut qu’il y ait le même degré d’exigence aux différents endroits où est dispensée la formation.
Comment vont évoluer les critères d’évaluation sur les formations ?
Le lien formation/recherche doit être mieux pris en compte dans l’évaluation de l’AERES. Jusqu’à présent, notre organisation - avec la section recherche distincte de la section formation - l’avait un peu empêché. A partir de l’année prochaine, les unités de recherche seront systématiquement évaluées avant les formations pour que les évaluateurs aient des informations sur l’implication des unités de recherche dans les masters et doctorats. Par ailleurs, à partir de la vague C, nous mettons en place une visite pédagogique dans les établissements alors que jusqu’à présent l’évaluation des licences et masters se faisaient essentiellement sur dossiers. Cette visite permettra de voir l’offre de formation et de mieux appréhender la réalité de terrain en rencontrant les équipes pédagogiques et les étudiants. Les universités d’Amiens et de Reims ont été visitées cette année à titre expérimental. Un étudiant fera également partie de cette visite pédagogique comme c’est le cas déjà pour l’évaluation des écoles doctorales avec de jeunes chercheurs.
